Restructuration HP : deux syndicats appellent à la grève
La CFDT et la CGT ont lancé un appel à la grève aux salariés de HP France pour ce mardi 10 janvier. Alors que le soufflet médiatique et la mobilisation de la classe politique sont largement retombés depuis la proposition de la direction de troquer des suppressions de postes contre plus d'heures travaillées, les syndicats tiennent à rappeler au bon souvenir des observateurs que le dialogue social est grippé. Pour Laurent Viallard, délégué central CGT, et salariés de HP CCF, cinq points justifient cet appel à la grève. En premier lieu le nombre de postes supprimés - 940 -, même s'il a été revu à la baisse, reste trop élevé : "au vu des résultats de la filiale française, un seul emploi supprimé serait injustifiable, note le syndicaliste. Depuis le début nous estimons qu'un maximum de 740 postes, soit une projection de la moyenne européenne, devrait être proposé par la direction". Surtout, c'est la répartition des suppressions d'emplois qui désole les syndicats. Certains sites sont particulièrement exposés, à l'instar de l'Isle d'Abeau qui devrait perdre 36 % de ses effectifs ; certaines catégories d'emplois le sont également : les non cadres seraient 35 % à être concernés par le plan social. Les syndicats regrettent ensuite l'absence d'un véritable plan de départ anticipé, comme cela avait été le cas lors des deux précédents plans sociaux. "Aujourd'hui, le volet prévoyant les départs anticipés établit des critères conduisant à une population éligible restreinte et à des conditions très peu favorables" explique Laurent Viallard. La renégociation des accords RTT est un autre point suscitant l'ire des syndicats. "Après la dernière réunion de négociation, on va vers dix jours de travail supplémentaires par an. Le tout sans augmentation de salaire. Cela sera un événement dans l'histoire du travail en France : travailler plus sans gagner plus" déplore le délégué CGT. Le quatrième point évoqué par l'intersyndicale concerne la préservation des conditions de travail des salariés qui resteront à l'issue du PSE. Les syndicats réclament un bornage des heures de travail quotidienne, que la direction semble à l'heure actuelle décidée à refuser, préférant le forfait jour sans référence horaire. Enfin, la CFDT et la CGT appellent à la grève pour protester contre l'absence d'augmentation de salaires décentes. "Les augmentations proposées ne permettent même pas de suivre l'inflation, morigène Laurent Viallard. La direction prévoit simplement des augmentations au mérite pour inciter certains salariés à ne pas se porter volontaires au départ".