RBN : F-Secure et Kaspersky remettent l'hypothèse Poutine sur le tapis
Les relations entre les grandes filières du cybercrime et le pouvoir sont souvent considérées, en Europe, comme relevant d'un fantasme conspirationniste. Mais force est de constater que l'activité de ce crime parfaitement organisé se déroule dans une apparente impunité, un manque notable de réaction qui ne peut que remettre en mémoire cette notion très marxiste « d'alliance objective ». Il n'y a ni collusion, ni ordre direct, mais un inertie coupable parfois coïncidence sur des intérêts communs. Pour les uns, le vol, le détournement, pour les autres un outil de lutte économico-politique antioccidental qui possède l'avantage de ne présenter aucune identité, aucune origine précise, aucune revendication nationale. Les attaquants ne sont « personne », n'ont aucun mandat officiel, ne sont reconnus par aucun gouvernement... tout cela ressemble fort à des gendarmes katangais ou des conseillers techniques américains. « Le FSB protège le gang Storm Worm » résume John Leyden du Reg, de manière très lapidaire. Il prend à témoin les principaux chasseurs de malware d'Europe, chez Kaspersky, chez F-Secure, ou relate le témoignage d'un représentant de Secure Computing dans les colonnes du Washington Post. A remarquer au passage la réflexion de Mikko Hyppönen de F-Seccure sur la collaboration étroite entre les auteurs de malware Russes du RBN et des traducteurs-adaptateurs américains qui oeuvrent sur la conception de courriels de phishing ou de forgerie de sites web « plus vrais que nature ». Cette opinion n'est, pour l'heure, qu'une hypothèse avancée. Que ce soit chez Kaspersky, F-Secure, Symantec, McAfee, Sophos et tant d'autres, on avoue franchement ne jamais avoir tenté d'embaucher des linguistes capables d'effectuer une analyse sémiologique du contenu des emails et sites, analyse qui apporterait au moins la preuve de l'origine géographique ou culturelle d'un travail particulier.