Radio Numérique : le gouvernement ne préemptera pas de fréquence pour Radio France

Le gouvernement ne préemptera pas de fréquence de radio numérique terrestre (RNT) pour Radio France dans le cadre des appels à candidatures lancé par le CSA pour Paris, Marseille et Nice, a-t-on appris lundi d'une source proche du dossier, confirmant une information des Echos.fr.
Selon le site du quotidien économique, la décision doit être prise formellement cette semaine, à l'occasion d'une réunion interministérielle à Matignon.
"La procédure de cet appel d'offres ira à son terme, même si cette information nous était confirmée. Nous nous sommes engagés auprès du Conseil d'Etat à délivrer les autorisations sur ces trois zones avant la fin de l'année", a déclaré le CSA interrogé par l'AFP.
Le projet de radio numérique terrestre pourrait cependant être compromis, en l'absence de tous les acteurs de poids. En effet, les grands groupes privés (Lagardère, NextRadioTV, NRJ et RTL) ont déjà annoncé le 31 mai, jour de la clôture de l'appel d'offres, qu'ils n'y participeraient pas, "convaincus que l'avenir de la radio numérique se fera via les réseaux internet IP".
Le lancement de la RNT, qui améliorera la qualité de son pour l'auditeur et la couverture pour les opérateurs, est inscrit dans la loi de 2007 sur la modernisation de la diffusion audiovisuelle, mais aucune date n'y est fixée. Les grandes radios privées y sont opposées, considérant que le coût de diffusion sera trop élevé.
Les opérateurs privés s'interrogent également sur la pertinence d'investissements publics massifs de plusieurs centaines de millions dans le contexte économique actuel.
David Kessler, devenu conseiller de François Hollande en charge des médias et de la culture, a préconisé dans un rapport en mai 2011 un moratoire sur le déploiement rapide de la RNT, tout en promouvant des expérimentations locales. De telles expérimentations sont en cours à Lyon et Nantes.