Quand le Figaro.fr s'énervait contre Apple
Lors du salon Buzzness Mobile à Paris le 8 Juin Thomas Doduik, directeur des opérations du Figaro.fr, a dénoncé le business modèle d'Apple. Il a ajouté « c'est inacceptable d'être dépendant et de ne plus maitriser le contact avec le client ». Depuis Apple semble avoir évolué sur ces points.
Les choses changent vite en matière de modèle économique dans les nouvelles technologies. On sait qu'Apple dicte sa loi en ce qui concerne les coûts d'usage de sa plateforme iPad. Ce qui n'est pas du goût des clients potentiels du côté des groupes de Presse. Mais depuis la table ronde dont nous nous faisons l'écho, Apple a changé sa politique tarifaire. Reste à voir comment elle sera accueillie.
Donc, mercredi 8 juin, Thomas Doduik, directeur des opération du Figaro.fr a annoncé qu'il se sentait « pieds et poings liés » par le business modèle d'Apple ajoutant « c'est inacceptable d'être dépendant et de ne plus maitriser le contact avec le client ». Il s'exprimait à l'occasion d'une table ronde organisée par le salon Buzness Mobile, à Paris. Pour le Figaro.fr et pour les groupes de presse en général, deux grosses problématiques se posent. Les éditeurs pâtissent du partage des revenus qui sont jugés trop insuffisants. 30% des revenus générés par leurs applications arrivent dans la poche d'Apple. Le second point soulevé par Thomas Doduik est qu'Apple " conserve les data ».
Puisque les contenus sont achetés directement via la plateforme Itunes, et non via leurs propres sites web, les éditeurs de presse ont du mal à recueillir des informations sur leurs clients. C'est pour ces raisons que le Financial Times a plutôt lancé une adaptation mobile de son site internet accédé directement par ses lecteurs depuis un navigateur web. Le Financial Times s'affranchit ainsi de ces deux contraintes. 100 % des revenus lui reviennent et il dispose des précieuses informations sur ses clients pour valoriser son audience auprès des annonceurs. L'usage du protocole HTML5, l'amélioration de la couverture réseau et du débit mobile encouragent ce genre d'initiative.
Thomas Doduik a ensuite abordé la monté en puissance des contenus payants. « Les offres payantes rencontrent un succès sans précédent » mais ceci lorsqu'elles viennent en complément d'offres gratuites. C'est le cas des InApps. Par exemple, la vente de tirage de tarots dans des applications d'Astrologie, permet de générer des revenus. "On observe de bons taux de conversion, de 6% à 7%" est d'ailleurs venu confirmer Emmanuel Vacher, directeur marketing et commercialisation de Lagardère Active.
Thomas Doduik a également souligné ...
Photo : table ronde du 8 Juin lors du salon Buzness Mobile réunissant Thomas Doduik, directeur des opération du Figaro.fr, Bernard Bordas, directeur du marketing distributif au Crédit Agricole, Emmanuel Vacher, directeur marketing et commercialisation de Lagardère Active (D.R.)
... la nécessité d'adapter les contenus en fonction des terminaux sur lesquels on publie. Ainsi, IMad qui est l'adaptation du Figaro Madame sur tablette, ce mensuel numérique est un nouveau type de format adapté au support numérique, même si ce n'est qu'un début, ce genre de contenu interactif démarre bien. Par ailleurs, « l'expérience immersive que procurent les tablettes redonne leurs lettres de noblesses au PDF, au quotidien, au magazine ». Il précise que pour « les smartphones il y a une vraie guerre du premier sur l'info ».
En deuxième partie de table ronde, plus classiquement, Bernard Bordas, directeur du marketing distributif au Crédit Agricole a pour sa part présenté la nouvelle application du groupe, Kwixo. Cette solution bancaire associe deux services: le paiement en ligne sur des sites marchands, similaire au service que propose Paypal, et le transfert d'argent entre particulier.
Quant à leurs critiques contre Apple, il semble que les groupes de presses aient été entendus. Selon Reuters, Apple a modifié il y a quelques jours son modèle en autorisant la presse à contourner l'App Store pour distribuer directement leurs applications mobiles et leur contenus. Les éditeurs de presse pourront également fixer librement le prix des abonnements. Une petite révolution qui aura pris beaucoup de temps, comme le précise Mike McGuire, analyste des médias au cabinet Gartner.