Pour Ericsson, la 4G passe par la performance du réseau
En France actuellement, la 4G propose des débits descendants à 30 Mbit/s et des débits montants entre 6 et 8 Mbit/s. Ces chiffres devraient fortement évoluer pour atteindre rapidement 100 Mbit/s et 1 Gbit/s à plus long terme.
Se définissant comme le leader mondial des réseaux pour mobiles, Ericsson se devait de peaufiner son offre 4G. « Notre stratégie s'appuie sur trois piliers : la mobilité, le haut débit et le Cloud », nous précise Henri La, directeur de l'offre IP pour la région Méditerranée. À la clé, un marché gigantesque, dont le constructeur espère garder la plus grosse part. Et de citer quelques chiffres pour 2018 qui donnent le vertige, l'économie mondiale étant toujours en convalescence. Le constructeur table sur 9 milliards d'abonnés à la mobilité (6 milliards aujourd'hui), qui généreront un trafic de données multiplié par 12, surtout à cause de la vidéo, et la 4G-LTE représentant 60% des réseaux. Enfin, 50 milliards d'objets seront connectés.
Cependant, rien n'est gagné d'avance. Pour capter et retenir des abonnés, les opérateurs devront se démarquer de leurs concurrents. « Ericsson pense que, plus que la gamme des services offerts, ce sont les performances du réseau qui feront la différence », souligne Henri La. Le constructeur estime que les utilisateurs atteignent très vite leurs limites en termes de patiente : entre 4 et 8 secondes, « après, leur attention commence à se détourner et, au-delà de 10 secondes, ils passent vraiment à autre chose », souligne Henri La.
Un réseau immédiatement adaptable
Répondre à ces exigences nécessite un réseau efficace et surtout très souple, qui sache immédiatement s'adapter au trafic généré par les utilisateurs. D'où la nécessité d'y intégrer les dernières technologies. « Ericsson consacre 14% de son chiffre d'affaires à la R&D », mentionne Henri La. Celle-ci s'organise autour de trois grands pôles. Les réseaux hétérogènes, prennent en compte la base installée, car même si la convergence est en marche, elle n'est pas achevée. Ensuite, interviennent les systèmes OSS (Operational Support System)/BSS (Business Support System), le premier destiné à superviser, configurer et surveiller et le second orienté vers le métier d'opérateur. Enfin, les réseaux IP, transporteurs universels des réseaux de demain, ainsi que le Cloud et le SDN (Software Defined Network) entrent en jeu.
Ce dernier point marque l'évolution des réseaux avec un découplage entre plan de données et plan de contrôle, ce qui procure au réseau plus de souplesse et de facilité d'exploitation. Le noeud du SDN est le contrôleur, développé par Ericsson sur la plate-forme Linux. L'interface Sud (vers le réseau) est notamment compatible OpenFlow et l'interface Nord (vers les services réseaux) propose des API. Le constructeur utilise le SDN pour commander ses équipements réseaux, mais également afin d'offrir des services à l'utilisateur, par exemple, en virtualisant sa « Box » et lui permettre de la configurer lui même, via un portail (contrôle parental programmable par exemple).
Enfin, autre recours aux dernières évolutions apparues avec le Cloud, l'orchestration, via OpenStack, de toute l'architecture informatique et réseaux et la virtualisation des ressources. C'est le cas de NFV (Network Functions Virtualization) qui permet de piloter des équipements virtuailisés (routeur, pare-feu...) et de les gérer automatiquement selon la demande.
en photo : la station de base RBS 6 000 d'Ericsson qui équipe des réseaux comme celui de Bouygues Télécom