Plus l'économie réelle va mal, plus le monde virtuel de Google va bien
Malgré des résultats en nette progression, comme chaque année, Google déçoit les analystes. Son chiffre d'affaires atteint 5,37 milliards de dollars pour son deuxième trimestre clos au 30 juin. Cela représente une progression de 39% par rapport à 2007. Le bénéfice net est en progression de 35% pour atteindre 1,25 milliard. Les chiffres sont conformes aux attentes de Wall Street. Paradoxalement, c'est là que le bât blesse. Google a habitué les observateurs à dépasser le consensus, or il se contente, pour ce deuxième trimestre, de s'aligner sur les prévisions. Déception plus concrète en ce qui concerne le bénéfice par action : à 4,63 $, il est inférieur aux 4,74 $ attendus par les observateurs. La sanction est immédiate : le cours du titre Google a reculé d'environ 10%. Par ailleurs, Google confirme que son chiffre d'affaires provient désormais plus de l'international que du territoire américain. La part des revenus réalisés à l'étranger s'élève à 52%, soit un point de plus qu'au trimestre précédent. Le chiffre d'affaire enregistré aux Etats-Unis se semble pas être affecté par le ralentissement économique local. Google indique que sa croissance n'est pas menacée car « Plus les temps deviennent difficiles, plus les gens font attention à leur argent et se tournent vers le commerce en ligne ». Ce qui implique une augmentation de la fréquentation des services Google. Illustration avec l'immobilier, les voitures et les voyages : si ces secteurs pâtissent de la situation économique américaine moribonde, ils continuent de croître en tant que mots-clés tapés sur le moteur de recherche. Les investisseurs, inquiets d'un hypothétique ralentissement de l'activité de Google, semblent ne pas avoir prêté attention au fait que, si le bénéfice du groupe ne progresse « que » de 35%, c'est en partie pour des raisons sans rapport avec la situation économique globale. Ainsi, après déboursé 3,2 milliards de dollars pour s'offrir DoubleClick en mars, les réserves de liquidités de Google ont fondu et produisent, logiquement, des intérêts moins importants qu'au trimestre précédent. Les observateurs ont pu être également effrayés par le peu de détails livrés par le groupe sur l'avancement de ses projets. Ainsi, rien ou presque sur l'intégration de DoubleClick qui doit s'achever « dans les prochains mois ». De même, peu d'informations sur le chantier Android, la plateforme mobile de Google. « Nous continuons de prévoir des téléphones [tournant sur Android, NDLR] pour la fin de l'année », s'est contenté d'indiquer Sergey Brin, le cofondateur du groupe.