Plan Très haut débit : 80% de FTTH, le reste en technologies alternatives
A la conférence annuelle du Plan France Très Haut Débit, jeudi 6 février, a été présenté un premier bilan d'étape. Pas d'annonces particulières, le cadre général est déjà fixé, mais une série de précisions financières et techniques.
Pour Antoine Darodes, directeur de la Mission Très haut débit, « nous avons mobilisé les industriels, les opérateurs et les collectivités et nous constatons un fort engouement qui s'accélère depuis cet été. Et le premier guichet n'a ouvert qu'en mai 2013 ». Cinquante six départements ont déjà déposé des dossiers de financement auprès du FSN (Fonds pour la société numérique). 700 millions d'euros venant des investissements d'avenir s'ajouteront aux 900 millions de subventions déjà affectées aux collectivités locales. La BEI (Banque européenne d'investissement) et la Caisse des dépôts préparent des prêts aux collectivités.
Parmi les objectifs de la Mission figurent celles d'harmoniser et de standardiser les référentiels techniques et les systèmes d'information, de donner des lignes directrices pour homogénéiser les offres tarifaires et d'assurer de la visibilité sur l'avancée du Plan. Antoine Darodes veut également améliorer la collecte et le raccordement des entreprises et de sites prioritaires. A cet effet, un observatoire sera accessible au grand public sur le site www.francethd.fr . Le FttH devrait couvrir 80% du territoire, le reste sera équipé par les technologies alternatives : VDSL2, satellite, 4G.
4 fois plus d'abonnés en un an
Les différentes parties prenantes au projet, opérateurs, industriels, collectivités, s'alignent sur les objectifs de la Mission Très haut débit. Yves Le Mouël, directeur général de la Fédération Française des Télécoms (qui représente les principaux opérateurs) ajoute « à la fin de 2013 il y avait déjà trois millions de prises raccordables en FttH et neuf millions sur le réseau câblé. Le nombre d'abonnements augmente chaque semaine, il a été multiplié par quatre depuis un an ». Plus de 30 conventions ont déjà été signées par les opérateurs avec les collectivités. Pour Yves Rome, Sénateur de l'Oise et Président de l'AVICCA « les opérateurs témoignent une réelle appétence pour venir exploiter les réseaux créés par les collectivités. Ce Plan relève d'un objectif citoyen, dont les enjeux économiques sont colossaux : pour un euro investit dans le très haut débit on obtient un levier de six euros de PIB ».
La France est néanmoins un peu en retard sur le sujet face notamment à l'Asie, l'Amérique du Nord et l'Europe du Nord mais c'est le pays d'Europe qui déploie le plus massivement actuellement. Jacques De Heere, PDG d'Acome, groupe industriel coopératif, commente : « si nous voulons atteindre les objectifs fixés il faut mettre les bouchées doubles, mais on va y arriver. La France est à la pointe en matière de fabrication de la fibre ».
20 000 emplois qualifiés
Les pouvoirs publics attendent de fortes retombées de ce Plan. Sur les dix prochaines années, les services de l'Etat ont confirmé que le projet va mobiliser 20 000 emplois qualifiés pour le déploiement des nouvelles infrastructures. Ce qui entraine aussi des besoins en matière de formation, et des centres commencent à voir le jour, notamment Novea dans la Manche avec le soutien du Conseil Général et d'Acome. La Seine et Marne, les Yvelines, et la Drome ont suivi cette initiative.
Pour Fleur Pellerin, « avec ce Plan nous souhaitons transformer notre économie numérique et lui donner une ambition. En encadrant les partenariats public-privé, et en formalisant les responsabilités, les collectivités ne sont plus désarmées face aux opérateurs qui sont motivés par la loi de la rentabilité. Les conventions sont la marque de fabrique du Plan ». A la conférence, elle a aussi présenté en exclusivité une action qui n'attendra pas que les projets THD soient prêts et qui est une des priorités : dès la rentrée 2014, toutes les écoles seront raccordées à un débit de qualité acceptable, pas encore du très haut débit ((30 Mb/s) mais aux alentours de 20 Mb/s.