Petit à petit, le laser fait son nid
«Le groupe M6 avait besoin de relier en gigabit ses bâtiments. Après avoir étudié les coûts de déploiements en fibre optique, ils ont finalement retenu notre technologie de faisceau optique sans fil» se réjouit Patrick Choukroun, Responsable Europe du Sud chez l'équipementier MRV. La chaîne M6 fait-elle figure d'exception ? « Non ! C'est un marché en pleine expansion, nous comptons plus de 800 sites installés en France » ajoute Patrick Chouckroun. La technologie n'est pas nouvelle. Dès 2003, la ville de Charenton Le Pont avait écarté la fibre optique (trop coûteuse), l'adsl (manque de QoS) et le WLAN (pas assez de débit) pour au final retenir la technologie laser pour relier sept des ses sites. Alors, pourquoi les témoignages d'entreprises utilisant des faisceaux lasers se font si rares ? Sans doute parce que les technologies 3G, Wifi ou Wimax occupent le devant de la scène, poussées par les opérateurs mobiles. Ou encore parce que les opérateurs fixes vendent des services sur fibre ou xdsl et n'ont aucun intérêt à promouvoir une technologie laser qui échappe à leur contrôle. «De plus, les opérateurs ont du mal à garantir des SLA sur la technologie laser optique. En effet, en Wifi par exemple, vous pouvez afficher des SLA en tenant compte des relevés hygrométriques sur la région. Le laser est quant à lui soumis aux aléas du brouillard. Difficile donc de garantir des SLA sur un élément climatique imprévisible ! » explique Alain Marion, ingénieur commercial chez MRV. Et la technologie est-elle coûteuse ? Environ 5000 à 40000 euros selon les débits et la distance (2 à 3 km pour du 100 mbps, environ 1 km pour du gigabit). Le Terescope 700G, l'un des modèles d'entrée de gamme de MRV coûte 10 000 euros HT la paire. Il permet de transmettre du gigabit ethernet sur 500 mètres. Non soumis à des licences ou à une redevance mensuelle, le laser s'amortit en quelques mois... La haute rentabilité explique ce succès croissant mais discret. Petit à petit, le laser fait son nid...