Pendant la crise, la production continue à la SG CIB
D'une bascule complète de sa production après sinistre dans le cadre de son PRA, la filiale CIB (Corporate & Investment Banking) de la Société Générale est passée à une procédure de résilience partielle, ne concernant que ses 32 applications les plus critiques. Coïncidence, alors que la Société Générale vient de communiquer ses conclusions sur la tentative de fraude dont elle s'estime la victime, l'entité SG CIB (Corporate Investment and Banking) avait été invitée à communiquer sur l'évolution de son PRA (Plan de Reprise d'Activité), mardi 28 Mai, lors d'un cycle de conférences sur la conception de salles informatiques. Des clusters sous Windows ou Linux Jusqu'à l'affaire Jérôme Kerviel, la SG CIB était la branche la plus rentable de la Société Générale. Spécialisée dans la gestion des dérivés actions et des dérivés de taux, elle intervient sur cinquante cinq Bourses dans le monde, dont une vingtaine en Europe. Elle ne peut s'autoriser la moindre indisponibilité de ses clusters de calcul sous Windows et Linux. « La moindre absence sur les marchés nous ferait perdre plus d'un million d'euros par minute, a expliqué Jean-Louis Steyer, son DSI. La banque avait élaboré pour ses trois centres de production de l'ouest parisien une procédure de reprise complète sur un site de secours. Cependant, deux incidents intervenus en 2004 et en 2005 - un problème d'air conditionné puis une inondation - ont montré que ...... cette bascule globale ne se justifiait pas réellement. De plus, le site de secours, distant d'à peine 2 kms, n'était pas conforme aux exigences sécuritaires. Il était donc temps de tout remettre à plat. Trente huit applications sur deux cents Le site de secours a été fermé et transféré dans l'est parisien, à la distance réglementaire. Au passage, il a bénéficié des évolutions technologiques récentes : baies de stockage EMC plus volumineuses, disposition en allées chaudes et froides, câblage Giga Ready, etc... Après consultation, SG CIB a également changé son PRA dans le cadre du projet Hydra. Elle a mis en place une procédure de résilience partielle pour ses 38 applications les plus critiques sur un total de 200. En cas de sinistre, seuls les services impactés de ces 38 applications sont donc basculés en mode de récupération au désastre avec un délai de recouvrement dès lors plus court (RTO ou Recovery Time Objective). Les autres applications continuent de fonctionner normalement. Et si celles-ci devaient être impactées, elles basculeraient à leur tour, mais à l'aide de mécanismes de panne partielle (Partial Failover) et des délais de reprise plus longs. 3500 serveurs transférés A l'occasion de cette reconfiguration, SG CIB a transféré 3500 serveurs dans l'est parisien. Elle s'est également dotée à l'ouest de deux centres de production supplémentaires. L'ensemble commence à évoluer vers le mode actif-actif. « Nous envisageons d'ouvrir en région un site dormant actif-passif et d'acheter à un tiers la puissance machine nécessaire à nos simulations financières, complète Jean-Louis Steyer.