Passage de relais chez France Télécom
(Source EuroTMT ) Soulagé. S'il ne l'a pas dit, Didier Lombard, le PDG de l'opérateur, le pensait certainement en répondant à une question sur ses sentiments alors qu'il doit abandonner ses fonctions plus tôt que prévu. Il devient président de l'opérateur à compter du 1er mars, alors que son mandat devait s'achever l'année prochaine. Manifestement fatigué, Didier Lombard a d'ailleurs immédiatement quitté la conférence de presse consacrée à la présentation des comptes 2009 sitôt la dernière question posée, laissant les quelques journalistes présents se précipiter sur Stéphane Richard, le nouveau directeur général. Une conférence de presse qui aura toutefois donné l'occasion à Didier Lombard de dresser le bilan de son action à la tête de l'opérateur : des comptes assainis, une présence internationale élargie, de solides parts de marchés en France, etc. Malgré l'impact de la crise économique et des décisions réglementaires, l'opérateur a démontré sa solidité en 2009. Si le chiffre d'affaires recule de 1,9 % à 50,9 milliards d'euros et si l'Ebitda se replie de 3,7 % à 17,2 milliards, le free cash-flow ressort toutefois à 8,4 milliards, au dessus de l'objectif de 8 milliards par an fixé pour la période 2009-2012. Stéphane Richard, quant à lui, est revenu sur les actions entreprises en France pour juguler le malaise social mis en lumière par la vague de suicides de ses salariés. Il a souligné que le nouveau contrat social, qui devrait se traduire par la signature avec les organisations syndicales d'une série d'accords à partir du 5 mars, devrait permettre de tourner la page en répondant aux attentes exprimées par les salariés. Il est revenu sur les performances commerciales en France au quatrième trimestre. Dans le mobile, Orange a ... Photo : Stéphane Richard, le nouveau directeur général de France Télécom (D.R.) (Source EuroTMT ) ... gagné 980 000 nouveaux clients (mais il s'agit majoritairement du prépayé), ce qui lui permet de faire remonter sa part de marché (hors MVNO hébergés sur son réseau) à 43 %. Dans le haut débit, l'opérateur a gagné 116 000 clients, soit une performance toujours aussi faible (une part de marché trimestrielle qu'il estime à 29,2 %). Précisant que le projet d'entreprise serait présenté avant l'été, Stéphane Richard n'a fait qu'une seule annonce nouvelle en dévoilant la constitution du nouveau comité exécutif qui va l'épauler. Un comité largement remanié et en partie rajeuni par l'arrivée d'une poignée de nouveaux cadres dirigeants issus des rangs de l'opérateur, comme Delphine Ernotte qui devrait seconder Stéphane Richard à la tête des activités France. Jean-Yves Larrouturou, le secrétaire général souvent présenté comme partant, reste mais change d'attribution en devenant directeur général adjoint en charge de l'international. Ses anciennes fonctions sont confiées à Pierre Louette, le patron de l'AFP, dont la nomination chez France Télécom avait été annoncée mercredi. Pour 2010, l'opérateur s'est contenté de rappeler que son objectif portait sur le maintien d'un free cash-flow de 8 milliards. La politique de rémunération des actionnaires sera aussi inchangée (45 % du free cash-flow). L'avenir dira si ces deux objectifs sont compatibles avec la nouvelle politique sociale mise en oeuvre et, surtout, avec les nouveaux investissements que le groupe pourrait faire dans les réseaux et dans sa politique commerciale pour augmenter ses parts de marché.