Pas de société connectée sans solidarité numérique

le 23/06/2014, par Luc Bretones (en photo) et Guillaume Buffet, Opérateurs/FAI, 644 mots

La fracture numérique est un débat bien connu des Français et de leurs décideurs politiques, pour les élus locaux, elle est synonyme de tuyaux et d'attractivité du territoire, de plan Très haut débit. Aujourd'hui, alors que plus de 80 % des ménages français ont accès à Internet, il est urgent de comprendre la fracture numérique dans sa nouvelle acception : celle de l'inégalité face aux usages et à la compréhension des outils numériques.

Pas de société connectée sans solidarité numérique

Sans surprise, cette fracture numérique s'enracine dans des inégalités sociales structurelles : 97 % des diplômés du supérieur possèdent un ordinateur chez eux tandis que c'est le cas de seulement 51 % des non-diplômés. De même pour les personnes âgées : 58 % des plus de 70 ans sont des « non internautes ». Au-delà de ces chiffres explicites, l'exclusion numérique c'est aussi l'incapacité d'un dirigeant de PME de remplir ses dossiers administratifs en ligne, la difficulté pour un chômeur d'accéder aux offres d'emploi sur Internet ou encore l'impuissance d'un jeune face à une discrimination sur les réseaux sociaux.

La fracture numérique est un donc maux les plus insidieux de notre société : elle isole des individus déjà marginalisés par la société mais en plus, elle exacerbe les difficultés que nous rencontrons tous face aux enjeux d'une société connectée. Or, nous n'avons plus vraiment le choix et face à l'omni-connexion, il faut armer tous les citoyens d'une connaissance des outils numériques.

EPN et Cyber-bases

Le gouvernement, depuis les années 1990, tente d'enrayer l'élargissement de ce fossé culturel entre les personnes familières aux usages numériques et celles qui en sont éloignées. Il a notamment maillé le territoire avec des Espaces publics numériques (EPN), qui ont pour vocation d'initier un large public aux usages informatiques. Mais les résultats d'une telle action sont mitigés : la fréquentation n'est pas toujours au rendez-vous et la Caisse des dépôts cesse cette année d'accompagner les cyber-bases. Il faut donc repenser plus largement et redynamiser les lieux de formations au numérique dans une logique plus citoyenne, horizontale et humaine.

C'est pour cela que Renaissance Numérique, think tank citoyen, lance sa nouvelle initiative, les Portes ouvertes de la solidarité numérique, dont la formule est simple : des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs proposent des formations aux usages numérique à des associations travaillant auprès de personnes âgées, de demandeurs d'emplois ou encore de dirigeants de TPE-PME en s'appuyant sur les employés volontaires de ces entreprises et sur tous les locaux disponibles (locaux des entreprises, des associations, des collectivités). Ces ateliers sont concrets et adaptés aux besoins de l'association : s'inscrire sur un réseau professionnel, ouvrir une boîte mail, échanger sur les réseaux sociaux, etc..  Une telle initiative est en place dans la Fondation Orange et mobilise depuis 3 ans près de 2500 bénévoles.

Le rôle du bénévolat

La formule est simple, mais le pari est grand ! C'est celui de la société civile comme acteur principal face à l'exclusion numérique. En replaçant l'humain, le lien social et le bénévolat au centre de notre action, nous profitons également d'un gisement de ressources et de compétences existant : combien de postes déjà disponibles dans une entreprise ? Combien de salariés bénévoles pour occuper le poste de formateur ? 

Remettre le rapport humain au centre de la lutte contre la fracture numérique, telle est l'ambition de notre initiative inaugurée, le 2 juillet prochain, par Axelle Lemaire qui a fait de la e-inclusion un axe majeur de son plan d'action, et Stéphane Richard, PDG d'Orange, dont la fondation et le programme "Orange solidarité numérique" a inspiré notre action. Ils soutiendront cette solidarité horizontale, pragmatique et humaine qui est, pour nous, think tank citoyen, une pierre à l'édifice de la lutte pour une égalité de tous face au numérique afin de ne laisser personne à la marge de ce nouveau monde connecté.

Guillaume Buffet, Président de Renaissance Numérique, co-fondateur et general manger de StartingDot
Luc Bretones, Président d'Orange Solidarité numérique, Administrateur de Renaissance Numérique, directeur du Technocentre et d'OrangeVallée au sein d'Orange.

(le titre et les inter-titres sont de la rédaction)

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