OVH consulte un juge pour savoir si le site Wikileaks qu'il héberge est légal
Face à l'effervescence que suscite l'hébergement du site wikileaks.org sur ses serveurs, le directeur général de l'hébergeur OVH, Octave Klaba, a décidé de communiquer vers ses clients. Sans langue de bois. Le directeur se voit comme un simple prestataire technique dans ce cadre et, face aux réactions, entend consulter un juge en référé afin de savoir si le site Wikileaks est légal en France.
« Le site wikileaks est hébergé sur nos infrastructures depuis hier très tôt le matin. Il s'agit d'un client qui a commandé un serveur dédié, avec les blocs RIPE et de protections contre les attaques. Sa facture payée par CB s'élève à moins de 150 €. Et donc il héberge le site wikileaks. Juridiquement parlant Ovh n'est pas l'hébergeur de ce site. Ovh est, juste, le prestataire technique de la solution technique que le client a commandé » écrit dans un post le directeur général. Post diffusé par l'agence de relations presse de l'hébergeur.
Pour lui, l'histoire est banale et quotidienne. Le système est totalement automatique et fonctionne 24 heures sur 24. « Nous avons découvert comme vous tous que ce site est chez nous hier ... dans la presse » poursuit-il.
Il indique qu'Ovh n'est ni pour ni contre ce site. « La question est hors sujet pour nous. Ovh est une entreprise qui fournit les infrastructures, le fameux Cloud Computing disponible en quelques heures ..., et notre rôle est d'assurer cette prestation technique. C'est tout. On n'a pas demandé d'héberger ce site ou ne pas l'héberger. Maintenant qu'il est chez nous on assure le contrat. C'est notre boulot. Il est fonctionnel » déclare-t-il.
En revanche, pour la suite des opérations, la démarche d'OVH a de quoi surprendre, puisque face aux réactions, le directeur général va consulter un juge afin de connaître la légalité du site qu'il héberge.
« Compte tenu de dernières déclarations politiques, et de pressions qui commencent réellement à se sentir, même ici à Roubaix Valley, nous avons décidé de saisir le juge en référé afin qu'il se prononce sur la légalité ou pas de ce site sur le territoire français. Ce n'est pas au monde politique ni à Ovh de demander ou de décider la fermeture ou pas d'un site mais à la justice. C'est comme que ça doit marcher dans un pays de droit. Nous espérons que le juge donnera sa décision avant ce soir ou demain. Et Ovh appliquera la décision immédiatement » conclut-il.
Photo : OVH (Source OVH)