Ouverture du Grenelle des antennes par Roselyne Bachelot
Jeudi 23 avril s'est ouvert le Grenelle des antennes, qui entend faire évoluer le débat autour des dangers et des solutions en ce qui concerne la téléphonie mobile, tant côté antennes que terminaux.
Jeudi 23 avril marque l'ouverture du Grenelle des antennes, qui devrait être clos le 25 mai 2009. Centré autour de trois dates, les 6, 14 et 15 mai, il entend faire évoluer le débat autour des dangers liés à la téléphonie mobile. Les trois ministres présents ont martelé que ce Grenelle des antennes débute sous le signe de l'ouverture. Les associations présentes expriment leurs craintes : « On peut s'inquiéter d'un débat qui attache pour l'instant plus d'importance aux questions de méthodologies qu'aux actions à envisager. » Lors de la conférence de presse de 11 H 30, ont donc pris la parole : Roselyne Bachelot (Ministre de la Santé et des Sports), Nathalie Kosciusko-Morizet (secrétaire d'état chargée de la prospective et du Développement de l'économie numérique) et Chantal Jouanno (Secrétaire d'État chargée de l'Ecologie). Attention aux téléphones, pas aux antennes Roselyne Bachelot a tenu à saluer l'esprit d'ouverture qui a marqué les premières tables rondes. Mais elle rappelle les positions du Premier Ministre, François Fillon, apparemment un peu moins ouvertes pour ce qui concerne les antennes relais : « L'hypothèse d'un risque pour la santé pour les populations vivant à proximité des antennes-relais ne peut être retenue. » et du côté des téléphones mobiles « Une approche de précaution paraît justifiée, malgré le fait que les expertises disponibles ne permettent pas de conclure ». Les tables rondes ouvertes à tous les avis Chantal Jouanno rappelle qu'une étude de l'AFSSET(Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail) est attendue pour Septembre 2009. En attendant, elle assure que ces tables rondes resteront ouvertes à tous les avis et à toutes propositions. Elle évoque comme exemple la proposition de suspendre l'installation des antennes d'ici au retour de cette étude : « Cette proposition sera étudiée. Ce sont des questions qui nécessitent un arbitrage interministériel. » Quant à Nathalie Kosciusko-Morizet, elle se veut optimiste car elle estime qu'il existe une volonté conjointe des consommateurs, élus et opérateurs de trouver une solution à ce problème. Elle aura toutefois rappelé les contradictions auxquelles ces acteurs de la question sont soumis : "Les consommateurs veulent un meilleur service téléphonique mais s'inquiètent du danger des antennes. Les élus veulent couvrir leurs zones blanches mais s'inquiètent de la réaction de leurs électeurs. Et les opérateurs ont l'obligation d'assurer la couverture GSM de la population mais subissent des sanctions financières." Un débat trop centré sur la forme ? De leur côté, les associations présentes- elles se sont exprimées juste après la conférence, dans la rue - s'inquiètent de délais très contraints, et d'un débat plus centré sur la forme que sur le fond. Elles regrettent aussi le manque d'information quant aux acteurs qui participeront au Grenelle, et s'inquiètent de ne pas voir forcément ceux qu'elles désiraient entendre. Elles ont aussi souligné l'absence de certaines professions lors de ces tables rondes, en particulier les médecins, assureurs ou scientifiques. Les opérateurs mobiles soignent leur communication Quelques jours avant cette conférence de presse, l'AFOM (Association Française des Opérateurs Mobiles) avait envoyé à l'ensemble des rédactions des plaquettes éducatives sur les ondes radio en général (TV, radio, Wifi, GSM, four micro-onde, ...). On pourra résumer ses positions sous la forme : - Dans le cas des antennes-relais, une absence totale de danger. L'Afom s'appuie en cela sur plusieurs études scientifiques et la position de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé). L'absence de danger des émetteurs radios et télévision est aussi invoquée, bien que la nature des ondes soit très différente. - Dans le cas des téléphones mobiles, l'Afom retient une approche de précaution. L'association indique cependant qu'aucune preuve scientifique ne démontre un quelconque danger. Ne pas inquiéter le public Quant au limitations des niveaux d'exposition, la position de l'Afom est la suivante : « Pour un niveau d'exposition donné, il n'est pas plus rassurant d'être à 98% de limites basses qu'à 5 % de limites plus hautes. » En un mot, limiter les niveaux d'exposition ne fera qu'inquiéter le public. Accessoirement, les associations s'inquiètent d'avoir trouvé dans le CD-ROM distribué par le Ministère de la santé lors de la conférence de presse une part non négligeable de publications de l'AFOM. Il n'y a en revanche aucun texte d'origine associative. Photos : Peter Sayer (IDG News Service), Vincent Delfau