Où seront les prochains FaceBook selon les investisseurs
Quels sont les domaines où naîtront les géants d'internet de demain ? Ce sera dans la TV et dans la consommation collaborative ont répondu des fonds d'investissement en ouverture des journées « Mobile, Social et Big Data » organisées par l'ebg les 14 et 15 Novembre.
Dans quels secteurs devrait-on voir apparaître les géants d'internet de demain à la façon de Facebook ? Deux domaines ont été cités par les investisseurs présents, en ouverture des journées « Mobile, Social et Big Data » organisées par l'ebg les 14 et 15 Novembre.
Le premier exemple cité est « un gigantesque enregistreur de programmes TV. » Il pourra enregistrer et restituer tous les programmes de toute la planète, à la façon de Spotify, le service suédois de partage de musique en streaming.
Le second secteur concerne la consommation collaborative entre particuliers, fondée sur la confiance. La première réponse vient de Nenad Marovac, Managing Partner de DN Capital. La seconde a été donnée Christian Leybold, General Partner chez E.Ventures.
« La TV est le prochain grand secteur qui peut décoller. Par exemple, les gens auront envie de regarder un match de football important à toute heure, comme un match Chelsea-PSG, quand ils le veulent, du moment qu'ils ne connaissent pas le résultat » justifie Nenad Marovac.
Son fond d'investissement est connu pour avoir financer Shazam, une société dont le service de base consiste à reconnaître les morceaux de musique après 3 à 10 secondes d'écoute d'une chanson.
Quant à Christian Leybold, il rappelle que les transactions directement entre les particuliers sont de plus en plus nombreuses qu'il s'agisse de partager un appartement, un espace de bureau ou une voiture.
Or, dans tous les cas, la transaction repose sur la confiance. « Si vous louez votre appartement, vous voulez savoir qui va venir chez vous, et si cette personne n'a pas abîmé les appartement précédents qu'elle a loué. Quant au locataire, il veut savoir si son hôte va être correct » détaille Christian Leybold.
Il faut pouvoir alors se reposer sur les avis et les commentaires des autres personnes qui ont déjà eu affaire à ces intervenants et qui les notent, tout en étant eux-mêmes notés. « A la façon de ce que fait eBay » précise-t-il.
« Les commentaires ont du pouvoir ! » dit-il, faisant référence à l'attention que les internautes portent aux avis postés sur les sites. Il distingue ces commentaires de ceux que l'on peut trouver sur un site comme TripAdvisor, où il s'agit de noter des prestations commerciales d'hôtels par exemple.
Ces responsables de fonds d'investissement ont également profité de l'occasion pour souligner que malgré la crise, l'époque est toujours propice aux entrepreneurs. Selon Christian Leybold, « l'époque est à la création de sociétés internationales, car cela est devenu plus facile et moins cher. » Il pointe le Brésil, la Russie et l'Asie comme zones de croissance. Un des facteurs du succès est le fait que « Le Brésil et la Russie sont des zones où une classe moyenne se développe » relève-t-il.
Benoit Grossman, d'Idinvest, société qui a investi dans Criteo, Dailymotion ou Deezer, estime pour sa part que « même dans le climat économique actuel, l'Europe a beaucoup d'opportunités. Il y a beaucoup d'entrepreneurs en Europe. Et notre politique est d'investir dans une équipe d'entrepreneurs. »
La zone d'action de son fond d'investissement est la France à 60%, et pour le reste la Grande Bretagne et l'Allemagne. Quant à Nenad Marovac, il affirme que « il y a beaucoup de Venture Capitalists qui ont de l'argent. Pour les bonnes companies, l'argent vient de partout. »
Les différences entre les Etats Unis et l'Europe ont encore une fois été soulignées. « Dans toute l'Allemagne, par exemple, il y a seulement 4 à 5 Venture Capitalists qui opèrent. Dans la Silicon Valley, il y en a 4 ou 5 par bâtiment » remarque Nenad Marovac.
Ces trois investisseurs sont tous d'accord sur le fait que l'introduction en bourse ratée de Facebook a fait beaucoup de mal. « Les banques qui ont préparé l'opération ont été stupides, des gens ont été trop cupides » déclare Nenad Marovac. Il reste donc plus facile de revendre une société à un investisseur stratégique que de préparer son entrée en bourse, avertit Christian Leybold.
Au final, qu'est-ce qui différencie les Etats Unis et l'Europe ? « De grandes sociétés sont nées en Europe comme Skype, MySQL, Deezer, Dailymotion » liste Nenad Marovac, qui affirme modestement « les Etats Unis sont juste très bons dans le marketing ! » Certes, admet Benoit Grossman, « mais la valorisation des sociétés est nettement plus importante aux Etats Unis » conclut-il. La prise de risque de l'investisseur y reste donc nettement plus rémunératrice.