Orange se veut rassurant sur le tout fibre optique à Palaiseau
Début 2014, 100% des foyers de Palaiseau seront « raccordables » (ce qui ne veut pas dire « raccordés ») à la fibre optique. Une expérience que l'opérateur veut exemplaire de la conversion des boucles locales cuivre en boucles fibre.
Vendredi matin, le Pdg d'Orange a fait passer plusieurs messages à l'occasion d'un point d'étape sur le basculement de la fibre optique à Palaiseau. Aujourd'hui, 90% des logements, collectifs ou individuels, sont raccordables à la fibre optique à Palaiseau, dans quelques mois ce sera 100% des foyers. Dans deux ans, 100% des entreprises auront basculé. Une expérience que le Pdg d'Orange veut exemplaire au plan mondial ! Sur cette ville, l'opérateur ne commercialise donc plus d'offres sur le cuivre mais uniquement sur la fibre.
«La bascule est possible » souligne Stéphane Richard qui tire plusieurs leçons de cette expérience. Les relations nécessaires avec les collectivités locales comme avec les bailleurs permettent d'aller vite. Les usages se multiplient. Alors qu'en adsl rappelle-t-il, le débit descendant est supérieur au débit montant, la fibre apporte un tout autre confort, avec un débit remontant multiplié par 8 par rapport à l'adsl. « La fibre crée un progrès et une valeur ».
Pas d'alternative à la fibre
Le PDG d'Orange et ses collaborateurs ont également profité de cette présentation pour écarter les alternatives possibles à la fibre. VDSL, FTTdp ou G.Fast ne présentent pas les mêmes qualités que la fibre optique. Le VDSL reste du cuivre et n'est pas fait pour faire passer du haut débit. Le FTTdp est intéressant pour la dernière phase chez l'abonné, mais reste au stade d'expérimentations avec Alcatel-Lucent, il ne peut se substituer à un vrai projet de fibrage.
Le message est donc bien au « tout fibre » et à l'extinction du cuivre chez Orange. Il reste juste à régler les rapports avec les autres opérateurs. Mais là encore, Stéphane Richard s'est montré confiant sur les discussions engagées à Palaiseau sous l'oeil de l'Arcep. La ville ayant valeur d'exemple, ces discussions peuvent servir de référence sur plusieurs points : l'extinction du cuivre avec l'accord de tous les FAI présents sur la boucle locale, l'ouverture à ces mêmes FAI du nouveau réseau fibre optique, l'observation des difficultés opérationnelles rencontrées lors du basculement.
Présente lors de cette réunion, Fleur Pellerin n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler le rôle de l'Etat et des conventions qu'il va faire signer pour cadrer le développement du très haut débit (avec une première à Lille ce lundi). A partir de ces documents (signés par les collectivités locales, les opérateurs et l'Etat), l'Etat se porte garant des engagements des opérateurs. Pour sa part, Stéphane Richard a souligné qu'il n'était pas dans une logique de domination. Orange a déjà signé une vingtaine de convention, les siennes, il est présent dans 60 départements, 350 communes, toutes les régions. Un mélange de démonstration de puissance et de volonté de diplomatie.
photo (ministère du redressement productif), de gauche à droite : Stéphane Richard, Fleur Pellerin, Claire Robillard (maire de Palaiseau), François Lamy, ministre délégué à la Ville et ancien député de Palaiseau.
Villages numériques : le THD mobile
Le THD en 4G va être testé par Orange sur plusieurs zones rurales ou de montagne, impossibles à connecter à partir d'un NRA. L'opérateur va proposer à 200 foyers un boîtier et une antenne. Une expérience dite « villages numériques ».
Trois zones sont concernées : les villages de Reynes et Céret dans les Pyrénées Orientales, 12 communes des Ardennes (cantons de Carignan, 19 dans le Gers (canton de Nogaro).
Par ailleurs, deux opérateurs Orange et Bouygues Télécom, se sont engagés à tenter ce type d'expérience (THD en 4G) en zone de montagne devant l'Association des élus de montagne, l'Adem.