Orange investit et innove pour améliorer son CA et son Ebitda retraité d'ici 2018
Après « Conquêtes 2015 », « Essentiels 2020 » : l'opérateur Orange aime les thèmes fédérateurs derrière lesquels il glisse tous ses objectifs, des clients aux personnels internes, des particuliers aux entreprises, des réseaux aux catalogues d'offres. Au passage, on note quelques piques. A l'égard du câble d'abord. Numericable a racheté SFR, d'autres acteurs de ce type font de la croissance externe en Europe. Orange indique que sa conquête FTTH a désormais un rival, le câble, qui n'est plus un acteur isolé en France, mais son principal concurrent dans le fixe. « La fibre va rattraper et dépasser l'empreinte du câble » note ainsi Stéphane Richard.
Sur le même sujetEn 2015, Iliad va encore améliorer sa rentabilité et son réseauAutre pique et satisfaction nouvelle : la régulation. Tout le monde aura noté les propos du Pdg d'Orange « régulateurs et pouvoirs publics revoient leurs approches sur les conditions économiques des opérateurs, par exemple avec une légère remontée des tarifs de dégroupage et des prix de gros dans la fibre qui se font avec une prime au primo-investisseur. La concurrence à outrance aurait du plomb dans l'aile. « La consolidation se fait en Allemagne et en Autriche sans faire remonter les prix ». Fin de l'argument principal des tenants du principe des quatre opérateurs par pays. « Il n'y a plus de dogme sur ce point», glisse Stéphane Richard.
Choyer les particuliers
Le nouveau plan stratégique balaye large. 15 milliards d'euros sont investis dans le réseau d'ici 2018, dont 4 dans le FTTH et 5 dans les réseaux mobiles. L'opérateur installe également un CEM, customer experience management, outil de remontée d'informations sur les usages des clients. Ces derniers disposent également de l'application « mon réseau » pour signaler les difficultés qu'ils rencontrent. Orange leur annonce développer fortement son réseau FTTH, 3,6 millions de logements sont actuellement raccordables à cette technologie, ils seront 12 millions fin 2018 et 20 millions deux ans plus tard. Les particuliers sont particulièrement choyés.
Orange va lancer la voix sur Wifi dès cette année et un projet « ma ville sans couture » pour éviter toute interruption de service dans l'espace urbain. Une nouvelle interface TV, Polaris, permet d'avoir le même confort et de basculer facilement d'un écran TV sur smartphone, sur tablette, ou PC. Les clients auront également une nouvelle box en 2016, elle sera présentée à l'automne lors du show Hello (avec la 4K comme chez Free ?). Les clients en France bénéficieront d'une clé HDMI (TV Stick), déjà lancée en Roumanie, pour se connecter à la télé d'Orange sur leur téléviseur.
Baisse du RTC au profit de l'IP
Le basculement progressif vers la fibre s'accompagne de la baisse du RTC au profit de réseaux IP. Orange virtualise progressivement ses équipements. Il va aussi s'engager dans deux nouvelles technologies : le paiement sur mobile et les objets connectés. En clair, certaines technologies s'estompent, d'autres émergent, d'autres enfin sont plus futuristes, elles ont toutes des besoins d'investissement et de maintenance différentes, c'est aussi sur ce point qu'Orange définit sa rentabilité.
La partie entreprise était, dans cette présentation, un peu réduite à la portion congrue. Logique : le but étant de communiquer d'abord sur le grand public et ensuite sur les résultats financiers. Le groupe a rappelé que la connectivité était de moins en moins une activité en croissance pour ce type de secteur, en revanche la cybersécurité et le big data permettent de s'adresser aux DSI sur d'autres types de prestations, nettement plus rémunératrices. Orange business services va également déployer ses offres de cloud privé et hybride. Le tout, aussi bien en France qu'à l'international.
Le renouvellement des offres et l'innovation doivent permettre au groupe de dégager un CA et un Ebitda retraité (*) supérieurs en 2018 à ce qu'il est en 2015. Sans oublier le fondamental, les économies. Le plan ad hoc, Chrysalide, qui a permis d'économiser 3 milliards ces trois dernières années doit permettre de réaliser la même économie sur les trois prochaines années.
(*) Ebitda retraité = Ebitda sans la participation, la rémunération en actions, les coûts de restructuration, le résultat de cession et autres gains ou pertes et la quote-part dans les résultats des entités mises en équivalence.