Orange bloque la concurrence en matière de fibre optique, estime l'UFC Que Choisir

le 21/04/2008, par David Lentier, Fibre optique, 605 mots

Les escarmouches débutent en ce qui concerne le câblage en fibre optique par les opérateurs des habitations les plus intéressantes. L'UFC Que Choisir pointe du doigt Orange accusé de ne pas jouer le jeu de la concurrence.

L'UFC Que Choisir estime que les différents opérateurs se sont engagés dans une course sans merci pour réaliser l'installation en fibre optique des quartiers et des habitations les plus intéressants afin de bénéficier d'un monopole local. Les travaux de génie civil étant lourds et coûteux, et générant beaucoup de nuisances, ils ne pourront être dupliqués. Résultat, « Le FAI qui déploie son réseau en premier dans une copropriété, a de fortes chances d'être le seul à le faire, celui lui donne un monopole de fait qui lui donne un énorme pouvoir de négociation, voire la possibilité d'empêcher l'entrée d'autres FAI , estime l'association. L'UFC Que Choisir déplore le fait que malgré ses avertissements aux pouvoirs publics rien de significatif n'ait été fait pour garantir au consommateur qu'il aura le choix de son FAI. Toujours selon l'UFC, le souci vient du fait que les opérateurs ne parviennent pas à un accord sur la mutualisation des infrastructures. « Ce blocage doit être attribué à Orange » Toute la question concerne le point de la mutualisation. C'est-à-dire le lieu où les différents FAI se connecteront au réseau de l'opérateur ayant « fibré » l'immeuble. Selon l'UFC, « Ce blocage doit être attribué à Orange qui déploie beaucoup d'énergie pour gêner ses concurrents ». L'UFC décrit une situation où Orange ...... implante les points de mutualisation en pied d'immeuble, ce qui implique d'avoir d'importants effectifs pour couvrir un large territoire. « Or, si Orange bénéficie des employés de France Telecom, Iliad-Free, Neuf Telecom ou même Alice n'ont pas de telles ressources ». D'autre part, les boitiers permettant la mutualisation sont localisés dans les immeubles, nécessitant une autorisation pour pouvoir intervenir. Un point de mutualisation plus en amont L'UFC estime que ces choix ne sont pas guidés par une cohérence économique ou technique puisque les autres acteurs se sont prononcés pour un point de mutualisation plus en amont permettant en un seul lieu d'agir sur un plus grand nombre d'abonnés. Conclusion de l'association, « L'objectif d'Orange est simplement de gêner la concurrence en générant des « coûts de transaction » qui sont d'autant plus importants qu'Orange refuse, contrairement à ses concurrents, de divulguer où se trouvent ces points de raccordements. En l'occurrence, la concurrence ne connaissant pas les immeubles raccordés, n'est pas en mesure de proposer une alternative aux consommateurs fibrés par Orange ». Mutualiser au niveau du NRO L'UFC entend faire en sorte que la réglementation ne laisse pas le consommateur dans l'incertitude. Etant donné qu'un décret devrait fixer les modalités des conventions signées entre les différentes parties (opérateurs, propriétaires, syndicats de copropriété, etc....). En conséquence, l'association demande au gouvernement, qu'il impose la mutualisation au niveau du NRO (noeud de raccordement optique) comme modalité de raccordement par défaut. De plus, Orange et l'ensemble des acteurs doivent être contraints à partager leurs informations pour que le consommateur puisse bénéficier d'un réel choix. Enfin, l'UFC conseille aux copropriétés d'attendre avant de signer un accord avec un opérateur en l'absence de documents garantissant une réelle mutualisation. Des technologies optiques différentes Un point que ne mentionne pas l'UFC Que Choisir et qui devrait également jouer un rôle est la différence de technologies employées par chacun des acteurs. Ainsi, Orange utilise une technologie passive appelée GPON (Gigabit Passive Optical Network) où plusieurs abonnés seront mutualisés sur une fibre optique tandis que Free exploite un mode Ethernet actif sur fibre optique, dans lequel chaque fibre correspond à un abonné à internet ramené sur un énorme panneau de commutation Ethernet (de technologie Cisco).

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