Orange atténue la baisse de son CA en France et passe à la contre-attaque
Les grands opérateurs télécoms français vont à tour de rôle publier leurs résultats pour le 1er trimestre fiscal 2014. L'occasion de vérifier leur santé commerciale, financière et surtout leur état d'esprit au lendemain du rachat de SFR par Numéricable.
Orange fait face : c'est un peu l'enseignement que l'on peut tirer de ses résultats financiers pour le T1 2014. Des résultats qui n'ont rien d'enviables, mais tous les opérateurs sont logés à la même enseigne depuis l'arrivée de Free Mobile. En termes de chiffres d'affaires, ce 1er trimestre se monte à 9,8 milliards d'euros pour Orange. En baisse de 3,8% par rapport au même trimestre de l'exercice précédent. Hors mesures de régulation, précise l'opérateur (il n'est pas le seul à faire ce calcul), la baisse était de -3%. Mais en France, elle se monte à -4,9%, contre -6,2% au T4 2013. L'Espagne et dans une moindre mesure la Pologne sont en hausse.
Sur le même sujetXavier Niel se renforce dans les télécoms à Monaco, au Kosovo et en AfghanistanLe secteur des entreprises améliore également ses positions tout en restant négatif : -2,3% contre -4,5% au T4 2013. Deux activités se distinguent, les services cloud en hausse de 19% et les solutions de sécurité avec +36%.
Côté rentabilité, Orange affiche pour ce trimestre un Ebitda retraité de 3,017 milliards d'euros, en baisse de 3,8%, un taux de marge d'Ebitda de 30,8%, stable. Le groupe fait ressortir une baisse des coûts de 267 milliards sur le trimestre, qui compense pour 69% le recul du CA : 387 millions d'euros.
Dénonciation d'un marché à 4 opérateurs
La situation, même améliorée de l'opérateur suscite de sa part des commentaires et des remises en perspective très nettes. La baisse de l'activité en France est clairement attribuée à la guerre des prix dans les mobiles, donc à un marché avec quatre opérateurs. «La baisse des prix a été violente conduisant à une baisse des couts» devait souligner Stéphane Richard, le PDG. Comment en sortir ? Reconduit à la tête de l'opérateur, le dirigeant, esquisse deux pistes. D'abord, il s'en prend vertement aux avantages du câble. Selon lui, ce secteur donc Numericable, bénéficie d'avantages en termes de TVA, de fiscalité, sans oublier le financement du CNC et l'accès au cinéma. Stéphane Richard promet sur ces sujets d'aller devant l'Autorité de la concurrence et plus loin s'il le faut.
Nos confrères du JDD ont également révélé des contacts entre l'opérateur historique et Bouygues Télécom pour parler de réseaux mobiles. Orange est lié avec Free, Bouygues avec SFR dans une co-entreprise. Rien n'empêche de se parler, du moins de manière exploratoire, Orange selon nos confrères préférant appuyer Bouygues Télécom. Du moins c'est ce qui filtre.
Stéphane Richard et les dirigeants d'Orange estiment que la guerre des prix va s'atténuer, ils présentent des résultats améliorés, les marchés financiers les saluent, mais ils parient aussi sur la suite de la recomposition du marché. Passera-t-elle par un ou plusieurs regroupements d'opérateurs ou bien par des mutualisations de réseaux ? Chacun des grands opérateurs avance ses pions.