Open Office, les Standards et la Saint Microsoft
Open Document est désormais approuvé par l'ISO/IEC. Le blog du « consortium standard bulletin » explique que ce premier pas vers une normalisation ISO pleine et entière était très probablement attendu des administrations des différents pays membres de la C.E., pour qui la « solution Microsoft » ne constitue pas particulièrement une voie idéale. Profitons de l'occasion pour parcourir cet article traitant de compatibilité entre Office et Open Office -oserions nous parler de « formatage de texte ouvert », au risque d'être taxé de Textual Charassement ? (ndlc : par lassitude, je l'ai laissée celle-là). Ces recettes de cuisines nous sont offertes par OpenSource News, et sont applicables avec bonheur sur pratiquement n'importe quel traitement de texte évolué de la sphère Windows... propriétaire ou non. Une dernière nouvelle du front de la bureautique, avec cette fois-ci, une information regrettable : Dvorak est toujours fâché. Après l'article ravageur d'hier conseillant à Microsoft de laisser tomber Internet Explorer, l'imprécateur de la Silicon Valley déclare en substance « Office 2007 ? Rien de particulièrement nouveau, sinon le strict minimum nécessaire pour que la Suite conserve sa place dominante sur le marché des Suites ». Ce qui, tout de même, n'est pas si mal que çà. Il faut préciser que cette remarque désabusée est tirée d'un papier considérablement plus fielleux qui explique en quoi tout « fighting spirit » a quitté Microsoft et a transformé cette entreprise en une machine sans âme dont l'unique fonction est de générer du profit : « big, profitable, and unexciting, lacking real focus or spirit » Innovateur ? Plus du tout. Editeur vendeur de publicité ? Hélas oui. MSN et MSN Search Engine, tout comme cette haine farouche de Google, sont autant de preuves de cette nouvelle orientation. Tiens, c'est la Saint Microsoft aujourd'hui.Puisque les fleurs continuent de pleuvoir, cette fois ci du côté de Bruce Schneier dans Wired. Mêmes accusations, peu ou prou, Schneier allant jusqu'à dire que certains réglages, tant de l'anti-spam de Hotmail que du firewall du futur Vista sont volontairement réglés de telle manière qu'ils ne puissent entraver le « spam » d'origine Microsoft, les adware et les spyware DRM. Un Schneier qui revient, sans prendre de gants, sur l'affaire de l'étonnant silence des éditeurs d'antivirus lors de l'attaque de rootkit lancée par Sony. Le papier s'intitule « Tout le monde veut contrôler votre PC ». Un Schneier qui explique clairement que la politique « Trusted Computing » n'est ni plus ni moins qu'une mainmise de Microsoft sur les ordinateurs du monde entier, mainmise destinée à faire de l'éditeur le seul décideur de ce qui doit ou non être installé sur chaque poste de travail. On imagine effectivement le nombre de « regrettables oublis » qui bloqueront tel échange, telle installation, sous prétexte de non reconnaissance ou de non respect des « normes de facto faites par la seule décision du marché ». Pensez Open Source, pensez standards ouverts, conclut Schneier. Schneier est parano ? Kevin Poulsen l'est plus que lui, alors. Car, lorsque Microsoft supporte courageusement une loi fédérale visant à préserver les informations privées des personnes, l'éditorialiste du Security Focus se demander si le monde n'est pas en train de tourner à l'envers. Que nenni ! explique-t-il, également dans les colonnes de Wired. Car jusqu'à présent, c'étaient les Etats qui votaient des lois répressives. Et notamment la Californie, qui intime l'ordre aux entreprises exploitant des données privées de prévenir leurs clients dès qu'elles peuvent « raisonnablement croire qu'elles ont été dérobées par des personnes non autorisées ». Il faut savoir qu'aux USA, une loi Fédérale l'emporte sur toutes les lois d'Etat promulguées auparavant. Et la loi que supporte Microsoft avec l'énergie du désespoir demande aux entreprises de prévenir leurs clients lorsque le vol de données présente « une probabilité de risque matériel pouvant affecte le client » ( reasonable risk of a material harm happening to a consumer). Autrement dit, qu'une banque perde des fichiers clients n'est pas très grave et ne nécessite aucune campagne d'information tant que l'on ne dispose pas de preuves que cette perte est réellement exploitée par des escrocs. Il est évident que Microsoft combat une fois de plus pour faire reculer le spectre d'un véritable contrôle législatif sur les risques que ses actes ou produits peuvent faire encourir aux consommateurs. Et ce n'est pas la première fois, pourrait-on faire remarquer à Kevin Poulsen. Puisque, rappelons-le, Microsoft, en la personne de Bill Gates, a milité en faveur de l'adoption de la loi Can-Spam, texte officialisant la profession de polluposteur et mettant ceux qui pratiquent cette forme de nuisance aux USA quasiment à l'abri de toute poursuite judiciaire.