Numéricâble tente de se relancer
Numéricâble se targue d'avoir amélioré sa relation client. Pour autant, ses résultats commerciaux ne s'en ressentent guère. De manière générale, l'opérateur peint souvent sa situation en rose, alors que la réalité est moins pimpante. Idem pour sa volonté de concourir pour la 4ème licence 3G.
(Source EuroTMT) Il y a un an, pour sa première conférence de presse comme PDG de Numéricâble, Pierre Danon reconnaissait que le service aux abonnés était dans un très mauvais état et promettait qu'il ferait tout pour redresser la situation. Un an plus tard, le câblo-opérateur a présenté une batterie de résultats tendant à montrer que la situation commençait à s'améliorer, sans nier pour autant le travail qu'il reste à faire. « Notre service est maintenant correct, mais il n'est pas encore bon » a ainsi déclaré Pierre Danon. Seul problème pour Numéricâble : cette amélioration ne se retrouve pas dans ses performances commerciales. Selon les chiffres qu'il a présentés, l'opérateur a gagné - entre mars et septembre 2009 - 37 000 abonnés en accès haut débit à internet (pour 1,037 million au total) et 13 000 abonnés en téléphonie (pour 753 000 en tout). Comme à fin juin, l'observatoire trimestriel du haut débit, publié par l'Arcep, chiffrait à 18,7 millions le nombre d'abonnés haut débit en France (toutes technologies confondues), la part de marché de Numéricâble serait au mieux de 5,5 %. Pour expliquer ce surplace, Pierre Danon a indiqué que l'opérateur avait ralenti sa conquête commerciale durant le premier semestre 2009 pour remettre de l'ordre dans ses pratiques. Et selon lui, ses prises d'abonnement seraient depuis quelques semaines significativement supérieures au niveau enregistré en début d'année. Mais le PDG a aussi reconnu que les offres d'abonnement, notamment dans le triple-play, ne permettait pas à l'opérateur du câble de se démarquer suffisamment de ses concurrents. Pour y remédier, Numéricâble a donc lancé de nouveaux forfaits, axés sur des offres double-play et un nouveau forfait « triple-play » à 19,90 euros, soit 10 euros moins chers que les offres de ses concurrents. Mais à ce tarif, l'offre propose un service de télévision au rabais : l'abonné n'aura accès qu'aux seules chaînes de la TNT, alors que les offres de départ ... Photo : Pierre Danon, PDG de Numéricâble a fort à faire pour renforcer l'opérateur (D.R.) ... en triple-play à 29,90 euros proposent plus d'une centaine de chaînes. Cette offre représente d'ailleurs un symbole du discours général de Numéricâble qui tente trop souvent et de façon un peu trop voyante « d'arranger » la réalité. Ainsi sur le très haut débit. L'opérateur, qui déploie un réseau en fibre optique jusqu'au pieds des immeubles (FTTB), revendique 3,2 millions de foyers raccordés (et 195 000 abonnés), oubliant de préciser que le réseau à l'intérieur de l'immeuble demeure le câble coaxial, ce qui dégrade les performances du très haut débit. Par ailleurs, la situation financière compliquée du câblo-opérateur explique aussi, en grande partie, les raisons qui l'ont obligé à lever le pied aussi bien sur le plan commercial qu'en matière d'investissement durant le premier semestre. Compte tenu de sa dette financière importante et de ses déficits cumulés, Numéricâble a été contraint de baisser significativement ses investissements qui se sont élevés à 101 millions d'euros (contre 170 millions au premier semestre 2008), expliquant ainsi la stagnation du nombre de foyers raccordés à son réseau FTTB. Cette situation relativise aussi les propos de Pierre Danon qui s'est dit intéressé par la quatrième licence de téléphonie mobile, tout en reconnaissant avoir besoin d'un partenaire pour boucler le financement du dossier. Comment croire qu'il puisse monter un consortium, alors que ses deux principaux actionnaires (les fonds d'investissement Cinven et Carlyle) rechignent à le refinancer significativement ?