Nouvelle révolution : la gestion des objets intelligents dans un Grid
Cocorico, le français Atos Origin fait jeu égal avec IBM, Cisco, Intel ou même Google dans le smart Grid. La SSII crée une filiale, Atos WorldGrid, dédiée aux énergies gérées au moyen de dispositifs intelligents contrôlés au travers de grilles (Grid).
A chaque année son buzzword. Après le Green IT en 2008, le Cloud en 2009, un nouveau terme arrive en 2010 : le smart, qu'il concerne le grid, les objects ou les utilities.
Atos Origin s'en empare pour lancer une nouvelle entité Atos WorlGrid qui est chargée des « smart utilities ». Thierry Breton, PDG d'Atos Origin, est parti du constat qu'en matière d'énergie (électricité, gaz, eau), le marché évolue vers une demande de plus en plus croissante de traitement des informations en temps réel et sur des périmètres beaucoup plus complexes.
Par exemple, les utilisateurs finaux deviennent à la fois consommateurs et producteurs d'énergie avec l'installation de panneaux photovoltaïques. De même, lors d'une récente conférence organisée par CSC, le directeur financier de La Lyonnaise des Eaux, Gaël Falchier indiquait qu'il devenait nécessaire de disposer de compteurs d'eau intelligents à l'heure où la tendance est à la baisse régulière de la consommation, ceci afin de pouvoir commercialiser de nouveaux services.
« Nous pouvons apporter des réponses aux besoins de flux d'informations à l'ensemble des acteurs, les producteurs à travers nos consoles de commande pour les centrales nucléaires, le Grid management pour les distributeurs et enfin le smart grid (distribution intelligente) pour les utilisateurs finaux. Tous ces produits répondent aux problématiques d'optimisation de la distribution d'énergie, comme par exemple les cas de black-out en période de pic de consommation » souligne Thierry Breton.
Concrètement plusieurs projets sont en cours de déploiements comme par exemple le Linky, compteur intelligent, d'ERDF qui concernera dans un premier temps 300 000 personnes, avant de s'étendre aux 35 millions de foyers français. L'objectif est ...
Photo : le Linky, le compteur électrique intelligent d'ERDF qui doit équiper 35 millions de foyers français (D.R.)
... d'accumuler des informations sur la consommation électrique, les périodes de fort trafic, avec la possibilité éventuelle d'être proactif en intégrant des éléments de domotiques.
Pour ce dernier cas, l'ancien ministre des Finances a présenté une « énergie box » à l'attention des particuliers, qui modulera la consommation d'énergie de la maison en fonction des pics de trafic (délestage, extinction de certains appareils, etc).Les projets concernent également d'autres acteurs comme GRDF avec Mercator, avec l'intégration de la cartographie dans la gestion de son réseau ou en Espagne avec le programme WaveGlobe Spain sur l'énergie créée par la houle.
Thierry Breton a choisi de filialiser cette activité au sein d'une structure baptisée Atos WorldGrid. Elle sera effective au mois de juin prochain et sera dirigée par Jérôme De Parscau, spécialiste de l'énergie chez Atos Origin. Mille experts seront affectés à cette filiale qui devrait générer 150 millions d'euros de chiffre d'affaires. Les ambitions sont fortes à l'horizon 2014 : 300 millions d'euros de revenus sont attendus pour les énergies intelligentes.
« C'est le temps de le faire, le marché est mature » justifie le PDG d'Atos Origin en ajoutant « nos clients internationaux attendaient une réponse globale sur le grid ». Côté concurrence, ils sont nombreux à revendiquer aussi des offres dans le smart grid, Cisco, Intel, IBM et même Google. Cependant, la SSII avance son expertise sur « l'ensemble de la chaîne de la valeur, producteur, distributeur et utilisateur final » explique le futur responsable de Atos WorldGrid. Avec les annonces d'investissements de Bill Gates avec Toshiba dans la création de mini-centrales nucléaires ou l'autorisation donnée à Google de produire et commercialiser sa propre électricité, ce marché évolue et les besoins en informatisation sont énormes. Le gouvernement américain a débloqué en 2009 une enveloppe de 11 milliards de dollars sur le smart grid. Prochaine étape pour Atos Origin, les réseaux sociaux d'entreprise.