Nokia veut croître plus vite que le marché et va monnayer ses brevets
Vendredi dernier se tenait la journée investisseurs de Nokia. La première depuis cinq ans et depuis la séparation avec les activités mobiles parties chez Microsoft en début d'année.
Rajeev Suri (en photo), le PDG de Nokia, s'est montré très optimiste pour 2015 et les années suivantes devant un public de financiers. Il prévoit un retour à la croissance dans son coeur de métier, d'équipementier, relevant son objectif de marge à long terme. Il vise une marge d'exploitation à long terme entre 8 et 11%, supérieure au précédent objectif comprise entre 5 et 10%. En 2014, l'activité réseaux haut débit mobile 4G a porté l'activité du groupe.
Nokia a annoncé il y a un mois une marge de 11,4 % pour les neuf premiers mois de 2014 et prévoit une marge de 11% pour l'année complète. La société profitera du déploiement de réseaux en Amérique du nord, en Chine sans oublier la campagne en cours de réduction des coûts. Rajeev Suri n'a pas manqué de remarquer qu'après quatre années de restriction, Nokia avait montré au troisième trimestre qu'il était en mesure d'augmenter ses ventes et ses profits. « Maintenant, nous cherchons à accroître notre marché adressable et à nous déplacer intelligemment dans de nouveaux domaines, mentionnant une gamme de nouveaux marchés, comme les réseaux 4G, les small cells, la voix sur IP et le SDN.
La pression sur les prix lamine les marges
Mikael Rautanen, analyste chez Inderes met cette performance en relief avec la baisse des marges dans le secteur. La concurrence est également féroce. La veille de la présentation de Nokia, Ericsson a d'ailleurs procédé à la même opération, annonçant un millier de suppressions de postes, non pas pour ses mauvais résultats mais en raison de perspectives de croissance plus faibles qu'annoncé sur l'ensemble du marché. La pression sur les prix lamine les marges. "La croissance restera plate dans nos marchés des réseaux adressables ... mais cela ne signifie pas que la croissance n'est pas possible", souligne Rajeev Suri. Pour lui, il existe six compétiteurs sur son marché, mais trois seulement ont la taille mondiale : Ericsson, Huawei, Nokia. Des concurrents venus de l'informatique cherchent également à entrer dans le monde des équipementiers réseau.
Nokia veut rester flexible, il recherche des partenaires pour entrer dans de nouveaux marchés. Enfin, ce n'est pas la moindre des surprises, il veut revenir dans le grand public, mais d'une manière particulière. Le groupe dispose en effet de la marque Nokia et d'une masse de brevets. Il compte utiliser ces derniers, voire la marque, pour initier des services grands publics. L'intention est là, mais l'essentiel est bien dans le métier d'équipementier réseau qui occupe 87% du chiffre d'affaires.