Nokia a obtenu toutes les autorisations pour racheter Alcatel-Lucent
Il ne manquait plus que lui, Emmanuel Macron a donné son accord au rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia. Cette fois, confirme le groupe finlandais, c'est terminé « l'ensemble des conditions règlementaires significatives » sont là.
Nokia va pouvoir déposer son OPA sur Alcatel-Lucent. Ce sera au 1er trimestre prochain. La direction juridique du groupe finlandais a du faire le tour des autorités de la concurrence d'une vingtaine de pays. Les deux plus importantes, Chine et France, ont donné leur aval cette semaine seulement. La prochaine étape importante se déroule chez Nokia qui doit obtenir le feu vert de ses actionnaires actuels. 50% des voix sont nécessaires.
La décision du ministère chinois du commerce, China's Ministry of Commerce a levé il y a deux jours un obstacle important. Plusieurs autorités régionales menaçaient d'entraver le rapprochement au profit des champions nationaux Huawei et ZTE. Nokia va en fait marier son activité chinoise avec celle d'Alcatel-Lucent Shangai Bell, une j.v. entre l'équipementier franco-américain et la Chine Huaxin Postes et Télécommunications Economie Development Center. La nouvelle société va s'appeler Nokia Shangai Bell.
Nokia remercie Macron
Ce mercredi 21 octobre, enfin, mais là aucune surprise n'était à attendre, le ministère français de l'économie a donné son aval. Nokia a promis de garder les emplois en France pendant deux ans, de créer des postes dans la R&D, de créer un fonds de recherche de 100 millions d'euros. Rajeev Suri, le CEO de Nokia a écrit : « Je voudrais remercier le Ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron, ainsi que son équipe pour le dialogue constructif que nous avons eu ensemble tout au long de ce processus ».
Emmanuel Macron avait reçu Rajeev Suri au mois de septembre, François Hollande dès le mois d'avril dernier juste après l'annonce du rachat. Les autorités françaises prévenues très en amont du projet avaient balayé les obstacles possibles, en particulier dans le domaine de la défense où Alcatel comme Lucent détiennent des compétences relevant de la souveraineté nationale. Michel Combes et Emmanuel Macron ne voyaient pas d'autre solution qu'un redressement suivi d'une revente pour l'acien fleuron des télécoms françaises. Les syndicats du groupe ont commandé à l'automne 2014 une étude au cabinet Syndex, montrant qu'un tel rachat serait une catastrophe sociale.
L'été dernier, la Commission européenne avait donné son aval au rapprochement, Nokia étant le plus implanté en Europe des deux sociétés. En Amérique du nord, c'est Alcatel-Lucent avec des intérêts vitaux détenus par l'ex Lucent. Nokia a déposé un avant-projet de déclaration d'enregistrement auprès de la Securities and Exchange Commission.
En illustration : le nom d'Alcatel-Lucent va progressivement disparaître remplacé par celui de Nokia partout dans le monde