NextiraOne se positionne en technicien indépendant
Le chiffre d'affaires de Nextiraone ne progresse pas, mais la marge s'améliore. L'intégrateur réseau s'émancipe des solutions technologiques d'Alcatel, ancienne maison mère et qui représente une importante base installée en France.
Le chiffre d'affaires de NextiraOne France ne progresse plus : 330 millions d'euros en 2011, 2012 sera au même niveau, 2013 devrait être proche. Mais la marge s'est améliorée en continu sur ces derniers trimestres.
L'amélioration de la marge atteint 7% sur deux ans, annonce Philipe Hedde, le directeur général nommé en septembre 2010, précisément pour faire repartir l'entreprise dans un secteur difficile, celui des intégrateurs réseaux. La crise en cours ne facilite pas la tâche.
Quatre secteurs d'activité
NextiraOne se déploie désormais sur quatre pôles d'activité : communications unifiées et vidéo, data centers et sécurité, centres de contacts et réseaux télécoms WAN. Sur chacun d'eux, même quand les progressions espérées sont faibles, la société veut se renouveler.
L'intégrateur a par exemple lancé un programme au mois de septembre dernier pour vendre et implémenter les offres communications unifiées Open touch d'Alcatel-Lucent. Mais, elle propose aussi les offres Lync de Microsoft, Jabber (racheté par Cisco) ou celles traditionnelles de Cisco.
« Notre but est d'être leader dans les communications unifiées et non pas d'être seulement champion d'Open touch », prévient Philipe Hedde. En clair, NextiraOne veut faire migrer les bases clients, qu'elles soient Alcatel ou autres. La société étant issue d'Alcatel cajole sa base installée sans écarter aucune solution différente.
Etre indépendant des équipementiers télécoms et des opérateurs
Même démarche dans les télécoms Wan, en proposant des offres Alcatel-Lucent, Cisco ou Juniper. « Nous restons très techniques et très indépendants, nous avons la capacité à être indépendants des opérateurs et des constructeurs ».
La partie data center et sécurité est plus nouvelle et plus dynamique. Elle permet à l'intégrateur de travailler avec Cisco, VMware ou Netapp. Il recrute des compétences ou forme des salariés en interne. De même, pour les centres de contact, où NextiraOne, s'appuyant fortement sur Genesys au départ (Genesys étant anciennement une filiale d'Alcatel-Lucent), a effectué sa migration vers Conecteo.
Photo : Philippe Hedde, directeur général de NextiraOne.
NextiraOne est ainsi devenu très agnostique en technologies et c'est un message fort. Non seulement parce que la société vient d'Alcatel-Lucent, en France c'est une base installée imposante, mais aussi parce que la société travaille avec tous les types de fournisseurs. Ceux qui sont clairement 100% en indirect, tels que Juniper, Cisco, Alcatel-Lucent ou Microsoft, et d'autres où la tendance est moins stricte : HP, Dell, IBM.
Du LAN au terminal patient
Voilà pour les activités historiques de l'intégrateur. Il se porte aussi vers de nouveaux secteurs. Le médical et en particulier l'équipement des hôpitaux, du LAN au terminal patient.
Pour les SAMU, l'intégrateur a créé une solution de contacts d'urgence. A la communauté urbaine de Bordeaux, il innove. Des puces RFID sont placées sur des poubelles et sont reliées au réseau wifi de la communauté pour repérer la manière dont les citoyens trient leurs déchets. Ils sont 4000 à avoir accepter de participer au test.
Plus prosaïquement, NextiraOne engage sa transformation interne. Une opération qui passe par plusieurs phases. Aussi bien la dynamisation du centre de services clients et la mise en place d'indicateurs qualité, analysés tous les 15 jours, que la priorité donnée à l'apprentissage qui représente 10% des salariés.
La directrice marketing, Anne Le Port a même créé une association interne NX'elles pour repérer et promouvoir les femmes, un objectif toujours délicat dans une entreprise d'ingénieurs. NXelles participe à Femmes du numérique, l'association créée par Syntec Numérique, syndicat dont Philippe Hedde est trésorier, vice-président et président de la commission infrastructures.
NextiraOne élargit donc ses offres et engage sa transformation interne dans un secteur qui veut changer d'image et imposer le numérique comme axe de transformation de toute la société.