Nabaztag, plus qu'un lapin, un concept
Qu'est ce qu'un lapin peut bien faire dans les lignes de notre très sérieuse édition ? Parce que Nabaztag est bien plus qu'un simple jouet communiquant, c'est un concept majeur qui intéressera à court terme bon nombre d'opérateurs et FAI. Nabaztag est né de l'esprit ingénieux de Rafi Haladjian (Nabaztag veut dire Lapin en Arménien... vous saisissez ?), à qui l'on doit la mise en pratique du concept de réseaux pervasifs avec Ozone et d'objets communicants avec la lampe Wifi DAL de Violet. « La lampe DAL était un beau concept mais pas un projet industriel. J'ai eu l'idée du lapin en voyant une peluche sur mon bureau. Le lapin est polymorphe, il prend toutes les apparences» explique t'il. Le Nabaztag réagit à tous les messages possibles et inimaginables. Il change de couleur, parle et agite les oreilles. Il vous réveille le matin, communique les infos, indique la météo ou le trafic routier, vous transmets les messages de vos amis... bref tout est paramétrable via le web ou même à travers un PDA. Il est doté d'une API programmable qui laisse libre court à l'imagination des développeurs. Ainsi, un hollandais, Hans Blaauw, a couplé le Nabaztag à Skype. Le lapin prévient des appels et des messages postés. Ce concept d'objets communicants et communautaires (Violet est partenaire de pointscommuns.com, un site de rencontre par affinités culturelles), est susceptible d'intéresser tous les opérateurs et FAI. Ces derniers cherchent en effet à enrichir les offres autour de leurs « boxes ». Après le quadruple-play, le quintuple-play pourrait alors voir le jour à travers ce type d'objets. Il y a plus de deux ans, BT expérimentait au sein de sa R&D des fleurs et des pendules communicantes. L'idée, synonyme d'accroissement de l'ARPU (revenu mensuel par abonné), n'est donc pas nouvelle. Violet a le mérite de sortir le concept du labo, mais doit faire face à un succès aussi surprenant que fulgurant. La société, dont le Nabaztag a connu les louanges de CNN à la veille de Noël 2005, n'a pu faire face à la demande. Le Nabaztag, commercialisé à 115 euros, a été vendu à 50 000 exemplaires mais aurait pu faire beaucoup mieux. Fort de cette leçon, Violet est dorénavant prêt à faire face, et prépare pour cette année 4 autres objets, pas forcément dans le domaine animalier. Ce type de concept n'a de limite que l'imagination... reste aux marketeurs à y trouver des usages.