MWC 2013 : la 4G est en retard mais l'UE pense déjà à la 5G
Dans une intervention auprès des ministres et des PDG, le commissaire européen Neelie Kroes a annoncé une enveloppe de 50 millions d'euros pour la recherche sur la 5G. Elle en a profité aussi pour admonester les Etats sur leur gestion des fréquences 4G.
Si 17 des 27 Etats membres de l'Union européenne ne disposent pas encore de réseau 4G, la Commission européenne entend bien garder un temps d'avance sur le développement de la prochaine génération de réseau mobile, la 5G.
L'UE va donc investir 50 millions d'euros en 2013 dans la recherche sur les architectures et les fonctionnalités de la 5G, a expliqué Neelie Kroes (en photo), commissaire en charge du numérique. Les fonds seront répartis sur un certain nombre de projets dont ceux issus du METIS (Mobile and wireless communications Enablers for the Twenty-twenty Information Society) qui devraient récupérer 16 millions d'euros. L'effort est nécessaire, car selon la commissaire européen, « l'Europe est en train de se tirer une balle dans le pied » quand il s'agit de l'industrie du mobile. Elle a expliqué cela lors d'une réunion entre les ministres et des chefs d'entreprise lors du Mobile World Congress à Barcelone.
Élargir le spectre pour le haut débit mobile
Lors de cette intervention à huis clos, elle est revenue sur les attributions des fréquences 4G au sein de l'UE. Elle les considère comme « un gâchis. Cela ressemble à un bol de spaghettis ». Elle porte les critiques sur les autorités nationales, en expliquant que certains pays considèrent les enchères comme une simple augmentation des recettes, plutôt qu'apporter un intérêt public par des investissements dans les réseaux. Elle a été cinglante aussi sur la réattribution des fréquences. « Nous voulons allouer 1200 Mhz pour le haut débit mobile. Nous avons déjà alloué 1000 MHz, mais la plupart des pays de l'UE ont rendu seulement disponible 650 MHz ou moins. C'est une perte énorme et c'est inexcusable » a jugé Neelie Kroes.
L'Union européenne détermine les bandes de fréquences en fonction des besoins, elle laisse ensuite les régulateurs nationaux le soin d'organiser le système de licence pour fournir des services sur leur territoire. L'exécutif européen estime qu'il existe un manque de 27 milliards d'euros d'investissements pour faire évoluer les réseaux mobiles actuels vers les besoins.
Une partie de cet investissement doit être dans la recherche de prochaine génération de téléphonie mobile. Si l'Europe met la main à la poche, Neelie Kroes veut que l'industrie joue un rôle important. Elle avertit les PDG des opérateurs européens que leurs concurrents investissent déjà massivement dans la 5G. Elle a demandé aux différents acteurs de s'unir autour de partenariats public-privé.