MVNO : amer constat
Seulement 2,79% de part de marché, voilà le bilan des MVNO en France (Arcep 2006). Le cabinet Ineum Consulting dresse les 11 points bloquants qui peuvent expliquer cette faible pénétration. 1 - le business model est incertain. La revente de minutes achetées à un opérateur mobile ne permet pas de couvrir les coûts (subvention des terminaux, pub, commercial, marketing...). Si TF1 mobile a jeté l'éponge, ce n'est pas pour rien. 2- les MVNO ne peuvent pas vraiment lutter contre les prix. Ils sont verrouillés par les conditions contractuelles des opérateurs de réseaux. Difficile de lutter contre Orange, opérateur dominant. 3- les MVNO ne maîtrisent pas le réseau et ne peuvent donc pas techniquement innover. 4- les coûts d'acquisitions des nouveaux clients vont crescendo ; les faibles marges ne peuvent couvrir les investissements marketings. 5 - les MVNO chassent sur les mêmes terres; ils visent bien souvent les mêmes niches (low cost) ; la concurrence est rude. 6 - il ne faut pas surestimer le pouvoir de la marque. Les MVNO doivent se différencier et proposer des services innovants aux abonnés ; sinon ces derniers restent chez leur opérateur mobile. 7 - les MVNO ne maîtrisent pas les réseaux de distribution ; Internet ne peut remplacer seul les canaux de vente traditionnels. 8 - les MVNO ne proposent pas de contenus attractifs. Les droits musicaux ou sportifs sont négociés par les opérateurs de réseaux. 9 - les clients ne sont pas forcément prêt à payer pour du contenu multimedia. 10 - les équipementiers ont bien souvent déjà scellé des accords avec les opérateurs de réseaux. Avec leurs faibles parts de marché, les MVNO ne peuvent avoir un poids significatif pour négocier les prix ou obtenir des terminaux spécifiques. 11 - les purs MVNO ne peuvent concurrencer des acteurs capables de proposer des offres quadruple-play. Ils se trouvent en concurrence avec des FAI qui se lancent dans le mobile. Ineum Consulting relève toutefois que certains MVNO pourront tirer leur épingle du jeu. Pour peu qu'ils se concentrent sur des cibles « fortes et pérennes » et s'ils intègrent le mobile dans des offres plus larges de communications. Bref, il y aura des morts...