Mobilité et QOS : l'Arcep place les opérateurs face à leurs vrais résultats
Portant sur la couverture et la qualité des services, l'observatoire du gendarme des télécoms établit une hiérarchie nette entre les opérateurs en 2G/3G. De plus, il ramène à de justes proportions les annonces souvent par trop enthousiastes des opérateurs à propos des performances de la 4G.
Dans son observatoire de juillet 2014, l'Arcep retient quatre critères pour définir la qualité des services d'un opérateur. Si l'utilisateur trouve facilement les informations sur les deux premiers (contenu de l'offre et son prix), en revanche, celles sur la qualité du service proprement dit et la couverture des réseaux sont difficilement disponibles. D'où la publication régulière de ce document destiné aux utilisateurs (particuliers, entreprises et services publics). L'Arcep précise que les résultats portent sur la qualité du service telle que les clients la perçoivent. Ils prennent en compte les accords de mutualisation et d'itinérance passés avec d'autres opérateurs, mais pas le réseau propre à chacun d'entre eux.
L'un des enseignements majeurs de cet observatoire est de doucher l'enthousiasme des opérateurs qui annonçaient des débits 4G jusqu'à dix fois supérieurs à ceux de la 3G. Selon les mesures de l'Arcep, ils ne le sont, globalement, que trois fois : 17,9 Mbit/s contre 7,2 dans le sens descendant et 5,5 Mbit/s contre 1,5. Il est vrai que les opérateurs ont introduit dans les dernières générations de 3G (H+) des technologies empruntées à la 4G et notamment le dual carrier. Il consiste à utiliser deux porteuses pour la même communication, ce qui double le débit.
L'Arcep vérifie sur place
Concernant la couverture en 2G/3G fin 2013, celle-ci est établie à partir des cartes de terrain des opérateurs et vérifiée sur place par l'Arcep. En 2G, les opérateurs se tiennent dans un mouchoir : 99,9% de la population desservie (ce qui ne signifie pas du territoire) par Orange, la plus large, et 99,1% par Bouygues, la plus petite. En 3G, les écarts se creusent un peu. Avec 99%, Orange arrive encore en tête, tandis que Bouygues, le dernier, se limite à 96,5%. Bien que son réseau soit moins dense, Free se tient dans la fourchette grâce à des accords avec d'autres opérateurs et notamment Orange. S'agissant de la couverture en 4G, c'est Bouygues qui l'emporte, avec 70% de la population desservie. Il est vrai que l'opérateur a obtenu l'autorisation de l'Arcep de réutiliser la bande des 1.800 MHz, normalement réservée au GSM, possibilité dont ses concurrents sont privés. Arrivent ensuite Orange (66%), SFR (30%) et Free (24%).
La qualité de service en 2G/3G est de loin la meilleure chez Orange. Sur les 90.000 mesures réparties entre 258 critères, l'opérateur obtient plus que la moyenne des résultats dans 213 critères. C'est pratiquement trois fois plus que le suivant, Bouygues (75), six fois que SFR (38). Quant à Free, il ferme la marche, totalement décroché (2). En termes de débits moyens (médiants), ils se montent à 9,3 Mbit/s chez Orange, contre 5,7 chez Bouygues, 4,2 chez SFR et 4 chez Free. L'écart est plus resserré dans le sens montant, puisqu'il reste dans une fourchette entre 1,2 et 1,3 Mbit/s. Parmi les autres tests, figurent les vidéos de deux minutes visionnées avec succès. La hiérarchie est respectée. Orange arrive en tête avec 95% et Free ferme la marche avec un peu plus de 80%. À noter de réels progrès chez Bouygues qui, entre 2012 et 2013-2014, passe de la troisième à la deuxième place. La navigation Web de cinq minutes réussie marque des progrès chez tous les opérateurs depuis 2012. Cette année, Bouygues coiffe au poteau Orange, suivi de SFR et de Free, dont les progrès sont les plus spectaculaires.