Mobile : chers opérateurs français

le 02/06/2009, par EuroTMT, GSM/3G/4G, 641 mots

Les opérateurs mobiles français restent parmi les plus chers d'Europe, que ce soit sur les communications vocales ou sur la donnée. C'est l'enseignement de l'étude annuelle réalisée par l'autorité de régulation des télécoms finnoise.

(Source EuroTMT) Tous les ans, à la même période, l'autorité de régulation des télécoms finnoise (la FICORA) publie son étude annuelle sur les prix de la téléphonie mobile en Europe. Et tous les ans, la même conclusion se confirme : la France figure parmi les pays les plus chers. Certes, de nombreuses critiques peuvent être adressées à l'étude, qui ne prend pas en compte un certain nombre d'éléments. Cette année notamment, le classement ne tient pas compte de l'évolution des devises, malgré les très fortes variations enregistrées par la livre britannique, la couronne suédoise ou la couronne islandaise par rapport à l'euro. La France mal placée sur les petits et moyens forfaits Premier enseignement de cette étude : mis à part pour le panier « gros consommateur » (1000 minutes, 200 SMS et 50 Mo), la France figure dans la queue du classement. Le panier "gros consommateur" fait figure d'exception, la France affiche en effet, selon la FICORA, un prix moyen de 87,3 euros, contre une moyenne de 106,7 euros en Europe. Ce qui ne constitue pas une réelle surprise, dans la mesure où les prix des forfaits tricolores favorisent les « gros consommateurs » : plus on choisit un forfait cher, moins le prix à la minute est élevé. En revanche, pour les petits consommateurs (150 mn et 25 SMS) et les moyens consommateurs (300 mn et 100 SMS), la France affiche des tarifs significativement supérieurs ... ... à la moyenne européenne : 36,6 € dans le premier cas (pour une moyenne européenne de 25 €), et 57,4 € dans le second cas (une moyenne européenne de 42,1 €). Les tarifs français ont baissé de 7,9 % en trois ans contre -36,8 % en Europe Autre originalité de l'étude : elle propose un panier ne comportant que du trafic de données (4 Go). Mais là encore, la France est mal classée : un prix de 66,8 € pour une moyenne européenne de 34,7 €. Deuxième enseignement intéressant de cette étude : l'étude de l'évolution des prix en Europe depuis 2005, limitée cette année au seul premier panier. La FICORA estime ainsi que la baisse du prix moyen s'élève à 36,8 %, mais en France elle a été limitée à 7,9 %. La cause : entre 2005 et 2007, le prix en France pour ce panier a augmenté avant de commencer à baisser à partir de 2008. Si les opérateurs mobiles tricolores passeront certainement sous silence cette étude qui ne les met pas en valeur, les associations de consommateurs verront là la confirmation de leur propre analyse sur la cherté de la téléphonie mobile en France. D'autant que, malgré ses biais, la comparaison internationale ... ... réalisée par la FICORA présente des conclusions assez proches de l'étude tarifaire publiée par l'Union européenne à l'occasion de son dernier rapport annuel sur l'état des télécommunications chez les 27 pays membres. ((L'article de synthèse sur cette étude récente de la commission Européenne "9 euros de trop sur la facture mensuelle des français" est consultable ici.) Reprenant les résultats de l'étude tarifaire réalisée par l'OCDE, Elle montrait déjà que les opérateurs français affichaient les tarifs parmi les plus élevés d'Europe. Pourtant, l'étude de l'organisation internationale définit des paniers de consommation un peu éloignés de la réalité française. Son panier faible consommateur porte sur une consommation mensuelle de 44 mn (et de 33 SMS). Son panier moyenne consommation est de 114 mn (et de 55 SMS). Son panier gros consommateurs est de 246 mn (et 55 SMS). Or, selon l'observatoire des télécoms publié par l'Arcep pour le dernier trimestre 2008, la moyenne de consommation des abonnés mobiles français était de 150 mn et de 67 SMS. Toutes ces différentes études tendent toutefois à démonter que le marché français demeure peu concurrentiel, malgré la montée en puissance des opérateurs virtuels. Ce qui confirme la nécessité d'attribuer la quatrième licence mobile (même dégradée), comme le souhaite l'Arcep mais que le gouvernement semble vouloir à nouveau enterrer.

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