Mitterrand, Reagan, les espions et le gaz
David Hoffman, du Washington Post, rédige la critique d'un ouvrage à paraître, intitulé« At the Abyss: An Insider's History of the Cold War », rédigé par Thomas C. Reed, publié chez Ballantine. Reed, rapporte Hoffman, nous plonge dans l es histoires de barbouzes durant la seconde partie de la Guerre Froide. Et l'on apprend que, des années durant, les américains ont empoisonné les soviétiques, notamment en leur livrant des logiciels comportant assez de Bugs pour que soient provoqués des accidents. L'un d'eux aurait même occasionné l'explosion d'une énorme usine de gaz, dans le courant de l'été 82. D'ici à ce que l'on apprenne un jour que Tchernobyl n'était que le résultat d'un BoF dans « CarbonBar.dll », il n'y a qu'un pas... et quelques milliers de morts. Un prêté contre un rendu... les antennes du KGB ne restaient pas inactives durant ce temps. Et il faudra attendre le retournement du colonel Vladimir Vetrov, alias Farewell, pour que François Mitterrand apprenne à Ronald Reagan que les secrets américains tombaient littéralement sur les télescripteurs de la Loubianka (voir à ce sujet l'article de la semaine passée à propos de l'affaire Walker). Cet ouvrage, signé par un former Air Force secretary who was serving in the National Security Council at the time, est l'un des premiers qui confirme le rôle de la NSA dans les supposées « trappes » injectées dans les logiciels américains exportés. C'est également un livre retraçant les liens étroits qui se tissent entre les services de renseignements des grands blocs et leurs principaux vecteurs industriels.... Une sorte d'Intelligence Economique pour raison d'Etat.