Microsoft FlexGo : Pauvres, votre argent m'intéresse...
Un poste de travail performant et pas cher -sans autre précision technique-, un large éventail logiciel et une facturation « à la minute » ou presque, par le biais de cartes pré-payées : c'est Microsoft FlexGo, une offre qui aurait pu s'appeler « sofware on demand »... Le principe n'est pas franchement nouveau. On en trouve même des traces au siècle dernier, dans les années 60 (1960 tout de même) dans ce que l'on désignait par « gestion dynamique des licences actives ». Ah ! Période bénie de l'ère des Mainframes ! On pourrait également y voir une manière détournée de la part de MS d'envahir le marché des ASP, les fournisseurs de services externalisés. Lesquels, après des années de galères et de départs manqués, commencent à peine à sortir la tête hors de l'eau. Dans le secteur de la sécurité notamment. Microsoft à de ces inspirations, parfois... Destiné notamment aux pays en voie de développement -l'éditeur vise rien moins que les marchés Chinois et Indien -, sensé attirer une myriade d'utilisateurs grâce à une tarification attractive, le projet FlexGo n'est pourtant pas du tout sûr de convaincre. Car c'est précisément lorsque l'on est pauvre que l'on se méfie, à juste titre, des mécanismes de « payements fractionnés » et de leurs coûts cachés. Une « peur du Minitel gratuit qui coûte cher », en quelques sortes. Ajoutons que c'est précisément lorsque l'on n'a pas assez d'argent qu'on ne peut se permettre d'acheter au rabais. Dix ans d'utilisation d'une licence Windows/Office seront-ils véritablement moins coûteux à l'usage que l'achat d'une licence « officielle » ? Voilà une question qui va exciter les experts du TCO durant les mois à venir. Et puis, si l'on résume l'offre, un « PC pas cher », ce peut-être aussi une machine d'occasion ayant quatre ou cinq ans d'ancienneté. Un éventail de logiciels adaptés aux usages de chacun, ce pourrait très bien être une Debian supportant une suite Open Office... voir un serveur Web ou smtp façon Apache ou Postfix. Et puis, n'est-ce pas étrange que cette offre FlexGo ait été évaluée soi-disant avec succès au Brésil, un pays qui passe, avec l'Inde et le Venezuela, pour l'un des plus fervents promoteurs du logiciel libre ? Les conquêtes de FlexGo sur les terres du Président Lulla, chef de file des altermondialistes, c'est un peu comme un communiqué de victoire des troupes Américaines sur le front Vietnamien... il faut attendre quelques temps pour en vérifier l'authenticité et la véracité.