Micron mise encore sur les SSD SATA dans les datacenters
Si l'interface SATA, conçue pour les disques durs, est parfois beaucoup plus lente que le PCIe NVMe, développé pour les lecteurs flash, elle reste utile dans de nombreux cas d'usage.
Contrairement aux autres constructeurs qui optent majoritairement pour le stockage PCIe NVMe, Micron Technology lance un SSD doté d'une interface SATA III avec une mémoire ultra dense et une lecture optimisée. L'idée est de proposer un accès plus rapide aux données. Introduite il y a plus de 20 ans : l'interface SATA a en effet progressé beaucoup plus lentement que l'interface PCIe, et ses performances ne sont pas aussi élevées. Chez les gamers, pour qui la performance est une obsession, autant que pour les développeurs de modèles d'IA, les SSD NVMe sont la norme, les modèles SATA étant généralement réservés, au mieux, au stockage. Et l'on comprend pourquoi : le débit du SATA III est d'environ 550 Mo/s, alors que celui du PCIe 4.0 est plus de 10 fois supérieur.
Reste que le SATA III suffit largement à des cas d'usage modestes. Par exemple, 12 supports SATA peuvent facilement alimenter en données un Ethernet 50 gigabits composé de deux ports à 25Gb/s. « C'est la moitié de ce que peut contenir une baie de stockage 2U en utilisant le facteur de forme standard de 2,5 pouces », a expliqué Alvaro Toledo, vice-président et directeur général du stockage pour datacenters chez Micron. Ainsi, pour des fonctions de base comme le stockage de fichiers et les applications professionnelles, le SATA fait parfaitement l'affaire. Par contre, pour le calcul HPC pour la modélisation ou l'intelligence artificielle, il est préférable d'opter pour une baie de stockage PCIe NVMe. « Il s'agit de choisir l'outil le plus adapté aux tâches à exécuter », a encore déclaré M. Toledo. « Je ne vais pas vous dire que le SATA convient aux charges d'IA à haute performance », a-t-il ajouté.
Des SSD SATA pour le boot et le stockage
Le SSD SATA TLC NAND de la gamme 5400 de Micron compte 176 couches. La dénomination TLC, ou Three-Level Cell, indique que les cellules de mémoire des puces flash NAND contiennent trois bits chacune. Il existe bien une mémoire flash NAND de plus haute densité, dite QLC ou Quad-Level Cell, avec quatre bits par cellule, mais sa durabilité est beaucoup plus faible que celle de la TLC. La mémoire à 176 couches représente un véritable bond en avant. Depuis quelque temps, pour augmenter la densité dans un espace réduit, l'industrie procède à l'empilement 3-D de la mémoire NAND. Jusque-là, la densité la plus élevée était de 128 couches. L'ajout de 48 couches supplémentaires signifie une plus grande densité par puce, et donc un stockage plus important. La gamme Micron 5400 va de 240 Go à 7,68 To.
Selon M. Toledo, le support de 240 Go sert surtout à des images de démarrage contenant un simple système d'exploitation, tandis que les supports de plus grande capacité sont davantage utilisés comme stockage et quand le nombre de lectures et d'écritures est élevé. « Le SSD de 7,68 To est spécialement destiné aux lectures de données haute performance, car on suppose que les clients l'utilisent pour le stockage de masse », a encore précisé M. Toledo. Micron a indiqué que les partenaires OEM avaient commencé la qualification de la mémoire pour leurs SSD, et que certains d'entre eux étaient déjà dans le circuit.