Même les GPS sont piratés
L'histoire, rapportée par la revue de presse de Viruslist (une base de donnée dépendante de Kaspersky), fera trembler les cadres sup et sourire les électroniciens : un couple de chercheurs serait parvenu à « spoofer » les données des GPS routiers. Précisons immédiatement que l'on parle ici des « infotrafic » indiquant les bouchons et accidents ou des coordonnées des cinémomètres (radars) posés par la Gendarmerie Nationale. Les données satellites de géopositionnement ne sont pas concernées *
Techniquement parlant, l'intrusion est simple :il suffit de monter un émetteur RDS qui se substituera à celui que capte l'ordinateur de bord en temps normal. Dans un rayon de « proximité », l'émetteur radio RDS « pirate » va hétérodyner le transmetteur officiel (l'Autoroute-Info local), et le tour est joué. Le hack ne fonctionne pas, on s'en doute, sur les systèmes exploitant les transmissions via le réseau GSM. Révéler au passage qu'un réseau d'émission analogique est « dépourvu de protection » relève de l'élevage de truisme. N'importe quel Général-Président à la tête d'une dictature bananière sais combien il est capital de « spoofer » les émetteurs de radiodiffusion nationaux... soit en utilisant un émetteur plus puissant, soit en faisant appel à quelques gros bras, généralement habillés en tenue léopard. Ce genre de « hack » transversal est un classique du genre : il repose sur l'exploitation d'une faille conceptuelle particulière dans le cadre d'une architecture complexe associant plusieurs technologies. C'est sur ce même principe que reposent les attaques WiFi en « Evil Twin ». Le hack, il faut l'admettre, reste tout de même assez difficile à exploiter. Tout au plus peut-on le recaser un jour dans un épisode de « Mission : Imposible », lorsque Mister Phelps tente de détourner la Cadillac de l'Ambassadeur du Bikinistan.
* NdlC : Ben voilà. Déjà qu'on accusait la gente féminine de ne pas savoir lire une carte, tu vas voir qu'un jour on va insinuer que même un GPS, c'est pas adapté à notre cerveau. A la lecture de cet édifiant article, je me demande en fait si certains troyens n'infecte pas depuis plusieurs décennies les TOP25 de l'IGN et les « routières » de Michelin. Des victimes, nous ne sommes que des victimes !