McNealy à Hurd : Marrions HP-UX et Solaris !
Sun et HP les deux enfants terribles du monde Unix pourraient-ils unifier leurs systèmes d'exploitation. C'est en tout cas ce que propose Scott McNealy, le patron de Sun, à Mark Hurd, celui d'HP, dans un e-mail rendu public par Sun sur son site Internet. La proposition officielle fait suite à une suggestion de Jonathan Schwartz qui avait déjà avancé la même idée à la mi-février lors de l'Open Source Business Conference de San Francisco. "HP et Sun partagent une histoire commune d'innovation. Nous avons tous deux livré des produits formidables au cours des années écoulées" vante McNealy, avant d'aborder les choses qui fâchent : " HP a pris une décision stratégique qui amène ses clients, développeurs et partenaires à évoluer : l'arrêt du développement de serveurs d'entreprises basés sur PA-Risc et la relégation de votre système d'exploitation, HP-UX sur Itanium. Nous proposons une alternative, que Sun et HP s'engagent à faire converger HP-UX avec l'OS Unix de volume de Sun, Solaris 10 (...). En combinant nos ressources et nos investissements, les clients et développeurs d'HP pourraient tirer profit de l'OS, qui connaît la plus forte croissance du marché [Solaris] : des fondamentaux économiques améliorés, une innovation accélérée et une roadmap riche, autant de points dont ne bénéficie pas votre base installée Proliant, dans la mesure ou HP-UX ne tourne pas sur Proliant (...). Solaris 10 sur serveurs HP Xeon et Opteron délivre l'environnement 64 bit adapté aux missions critiques que requièrent dès aujourd'hui les clients, plutôt qu'une transition coûteuse et risquée vers un futur incertain" La diplomatie n'a jamais été le fort de McNealy. Mais pour l'occasion, il n'est pas certain qu'expliquer en public qu'HP-UX est un OS de niche sur une plate-forme moribonde, Itanium, soit la meilleure façon de se faire un ami d'HP, surtout au lendemain du lancement d'une nouvelle gamme de serveurs d'entreprise Itanium par HP. D'ailleurs ce dernier avait répondu plutôt vertement à la première proposition de Schwartz après que ce dernier ait qualifié Itanium de voie vers le passé. Danny Miller un porte-parole de la firme avait alors déclaré "qu'HP-UX est loin d'être enterré, contrairement à l'activité serveurs d'entreprise de Sun qui continue à perdre de l'argent pendant qu'IBM et HP séduisent ses clients et érodent sa part de marché en phase terminale". En fait, si HP a un problème avec HP-UX (ce qui reste à démontrer, même si il est évident qu'Intel n'a pas tenu ses promesses avec Itanium), Sun a de son côté un vrai souci avec Solaris. L'essentiel de la base installée de l'OS tourne sur plates-formes Sparc, une plate-forme dont les ventes n'ont cessé de reculer au cours des trois dernières années, avant de se stabiliser au cours des derniers trimestres.Or, malgré un grand nombre de téléchargement sur Internet (près de 4 millions selon Sun), Solaris reste un OS de niche sur plates-formes x86, avec un catalogue logiciel encore symbolique. Le principal gagnant d'un mariage entre HP-UX et Solaris, pourrait bien ne pas être HP mais Sun, avide de développer les ventes de son OS pour en amortir les coûts de développement, quand HP peut se satisfaire du trio HP-UX, Linux et Windows, et éventuellement venir titiller la base installée de Sun en proposant Solaris x86 sur ses serveurs Proliant. Autant dire qu'il y a peu de chances pour que la proposition de Sun trouve un écho favorable chez HP