Maxtel, l'alternative Wimax
Maxtel est le grand gagnant de l'attribution des licences Wimax, en nombres de régions couvertes. Vincent Grivet, gérant de l'opérateur, nous détaille ses atouts et sa stratégie. L'objectif est de proposer une vraie alternative à l'adsl.

R&T : Pouvez-vous nous rappeler qui est Maxtel ? Vincent Grivet : Maxtel est un opérateur Wimax positionné sur le marché de gros. L'Arcep vient de nous octroyer des licences sur 13 régions (Alsace, Auvergne, Basse-Normandie, Bourgogne, Centre, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Haute-Normandie, Lorraine, Midi-Pyrénées, Nord-Pas de Calais, Pays de La Loire et Rhône-Alpes). Nous sommes le grand gagnant en nombre de régions et le deuxième en terme de population couverte (30 millions d'habitants). Nous adressons 14 des 20 plus grandes villes françaises (au dessus de 250 000 habitants). Nous sommes pleinement satisfaits de ces attributions et allons pouvoir à présent déployer le Wimax sur nos territoires. R&T : Quels étaient vos atouts lors de l'attribution des licences ? V.G. : Hors critère financier, nous étions le 1er ou 2e candidat sur toutes les régions. Notre candidature était donc excellente, que ce soit en termes de couverture du territoire ou bien de maîtrise technique du Wimax. Cependant, financièrement, sur certaines régions, nous avons fait des offres inférieures à d'autres candidats. Nous avions prévu de dépenser 34 millions d'euros pour 22 régions, et au final, les 13 régions nous ont coûté 9 millions d'euros. R&T : Entamez-vous des discussions avec d'autres candidats pour mutualiser les infrastructures ? V.G. : Nous nous sommes mutuellement félicités, mais nous demeurons concurrents ! Nous avons cependant tous un objectif commun : offrir le service le plus performant et le plus large possible à nos clients. C'est pourquoi nous allons certainement ouvrir des passerelles avec d'autres opérateurs. C'est de toute façon une obligation réglementaire liée à l'attribution des licences. R&T : Pourquoi vous limiter au marché de gros ? V.G. : Le Wimax est une technologie très performante mais qui va mettre un certain temps à se développer. Au démarrage, elle sera un mode d'accès complémentaires aux réseaux existants. Pour être opérateur de services, il est nécessaire de disposer d'une couverture nationale. Ce n'est pas notre vocation. Nous allons offrir de la connectivité IP à haut débit, en marque blanche, aux opérateurs et FAI. Nous allons déployer directement du Wimax 802.16 e. Nous fournirons donc à terme du haut-débit fixe et nomade. Nous sommes d'ores et déjà en discussion avec des FAI. Certains d'entres-eux (2 FAI, 1 opérateur entreprises et 3 MVNOs) avaient rédigé des lettres d'intention pour appuyer notre candidature. Reste à transformer l'essai et faire évoluer ces lettres en offres concrètes. R&T : Quels sont vos obligations et objectifs de déploiement ? V.G. : La première échéance est fixée mi 2008. A cette date, nous devons avoir déployé environ 1750 stations de base. Nous remplirons cette obligation, de manière homogène sur nos régions. La première étape sera très certainement un pilote sur l'une des régions. Il s'agira de valider certains équipements techniques et de définir précisément l'offre commerciale. En 2007, nous déploierons ensuite le réseau, progressivement et discrètement. Nous allons entamer des discussions avec les collectivités locales, très avides d'offres haut débit. R&T : Apparemment, vous visez en priorité les zones denses. Etonnant pour une technologie complémentaire à l'adsl, non ? V.G. : L'un des objectifs du Wimax, et par conséquent de Maxtel, est de couvrir les zones blanches. Cependant, il faut relativiser. Ces territoires concernent un petit nombre de foyers. De plus, nous ne disposons pas des ressources financières suffisantes pour éliminer seuls tout de suite ces zones. Dans son calendrier d'évaluation, l'Arcep fixe la dernière échéance en 2013. Bien évidemment, nous allons probablement collaborer avec les autres opérateurs afin de couvrir ces territoires avant, sans doute d'ici 2008. Nous allons mener les déploiements en parallèle, en zones blanches et zones urbaines. Avec, il ne faut pas l'oublier, une technologie qui adressera aussi les populations nomades. Le Wimax sera l'une des technologies de la convergence.