Malgré une couverture élargie, le VDSL2 reste très faible chez l'abonné
En attendant le déploiement du Ftth, avec le plan fibre optique, d'autres technologies prolongent et améliorent la vie du bon vieux fil de cuivre. Le SDSL, l'ADSL2, l'ADSL2+, le VDSL2 ont l'avantage d'utiliser les fils téléphoniques existants, sans entraîner de câblage supplémentaire chez l'abonné.
Il y a un an, le VDSL2 (Very hight digital subscriber Line) était autorisé en France sur les lignes directes, depuis fin octobre 2014, il l'est sur les lignes indirectes, celles qui passent par un sous-répartiteur. 4,7 millions de lignes sont concernées, 2,9 en direct, 1,8 en indirect, sur un total de 31 millions de lignes téléphoniques existants en France. Une première en Europe, selon l'Arcep, le VDSL2 étant possible en situation de dégroupage par les différents opérateurs. Une technologie qui permet des débits élevés, jusqu'à 100 mbit/s en download et 50 en sens inverse.
Dans la réalité, le VDSL2 présente plusieurs inconvénients. Il ne fonctionne que sur une distance très courte, à moins de 1 200 mètres du NRA et à condition que ce NRA soit d'une version récente. Son affaiblissement, la perte de qualité du signal, doit être inférieur à 20db. En clair cet affaiblissement se produit à partir de 500 mètres. La diaphonie, c'est-à-dire les perturbations électromagnétiques entrent également en ligne de compte.
7 800 NRA concernés
L'Arcep dresse un premier bilan du déploiement du VDSL2. La couverture du territoire est le grand motif de satisfaction. 89% des lignes principales ont désormais ouvertes au VDSL2, ce qui représente 7 800 NRA (dont 7 600 en zones dégroupées). Attention, prévient le régulateur, les lignes bénéficiant déjà de l'ADSL2+ sont les plus faciles à passer en VDSL2 et seuls les NRA dits « issus d'opérations de réaménagement de réseau », donc de dernière génération, sont les plus accueillants.
La couverture est donc très large, mais le nombre d'abonnés reste décevant. Le régulateur remarque dans une autre de ses études, celle trimestrielle qui comptabilise les abonnements, que 10,1% des nouveaux abonnés au très haut débit le sont en VDSL2. Ce qui représente 1% des abonnements haut et très haut débit actuellement souscrits en France.
Une déception qui pourrait avoir plusieurs sources. Le régulateur les indique assez clairement dans son communiqué : le manque de box compatibles VDSL2, la difficulté à migrer d'une offre ADSL à une autre en VDSL2 chez les opérateurs, l'attitude de ces mêmes opérateurs qui n'accordent le VDSL2 à leurs abonnés qu'à condition d'être très proches de leur NRA dégroupé. L'Arcep remarque aussi que des abonnés disposent de plusieurs réseaux possibles d'accès, Ftth, câble ou cuivre et dans ce cas, l'opérateur privilégie l'un d'eux, rarement le VDSL2.