M6 doit passer par internet pour résister à la crise
Les chaînes de télévision sont sous pression à l'heure du numérique. Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6, a présenté la stratégie de sa chaîne lors de l'AG de l'EBG, le 26 juin 2012 à La Défense. Le numérique devient un levier de croissance obligatoire face aux contraintes sur les autorisations d'émission.

La « plus si petite chaîne qui continue de monter » M6 intègre le numérique à sa stratégie globale de marques possédées en propre. Lors de l'Assemblée Générale de l'EBG, le 26 juin 2012, le président du directoire de la chaîne, Nicolas de Tavernost, est venu l'expliquer.
Cette stratégie est vitale pour son entreprise : le marché de la publicité télévisée -la seule source de revenus directs de la chaîne de télévision- est stable ou en baisse. Si le gâteau ne grossit pas, le nombre de parts, lui, augmente avec la multiplication des chaînes en lien avec le déploiement de la TNT. A cela s'ajoute le problème de base de tout groupe audiovisuel : la télévision est soumise à l'obtention de licences d'Etat en nombre très limité.
Le digital, relais de croissance
Dans cette situation, le digital est à la fois une échappatoire et une opportunité de développement considérable. « Nous nous développons par des marchés connexes à notre métier d'origine non-soumis à licence d'Etat » a insisté Nicolas de Tavernost.
Le groupe M6 aborde le digital au sein d'une stratégie globale. Cette stratégie repose sur une politique de marques fortes globales possédées en propre et exploitées au maximum par le groupe, sans recours à des licences ou des prestations de production extérieures. Chacune de ces marques, telles que "Top Chef" par exemple, est d'abord exploitée sous forme d'émission télévisuelle diffusée sur le réseau hertzien puis dans le cadre de la VOD du groupe « M6 replay. » "Un succès à la diffusion est aussi un succès en version à la demande" observe Nicolas de Tavernost.
Selon les cas, les déclinaisons peuvent emprunter toutes sortes de canaux digitaux ou non : services en ligne dédiés, livres, magazines... Certaines de ces marques sont exclusivement numériques, comme MisterGoodDeal par exemple. Cette marque était destinée à prendre le relais du téléachat, dont le déclin était anticipé face à la montée en puissance du commerce électronique sur le web. Or ce déclin n'a jamais eu lieu !
Mieux, Nicolas de Tavernost souhaite lancer une chaîne dédiée au téléachat et annonce qu'il "fait le siège du CSA pour obtenir l'autorisation d'une telle chaîne", sans rien obtenir pour l'heure. En attendant, la plateforme MisterGoodDeal fait peau neuve et est passée récemment au modèle Cloud.