Les territoires ruraux paieront trois fois plus cher pour le THD, selon l'Avicca
Il en coûtera trois fois plus cher pour raccorder un internaute au très haut débit en campagne que dans les villes. C'est ce qu'a calculé l'Avicca qui réclame que l'état s'engage plus fortement sur les 15 ans à venir pour soutenir les efforts nécessaires.
Les collectivités locales ne sont pas contentes et le font savoir. L'Avicca (l'Association des villes et des collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel) réagit aux précisions apportées sur les règles d'éligibilité aux aides nationales pour la montée en débit et le Très haut débit.
L'Avicca regrette que ses demandes pour organiser une réelle péréquation nationale n'aient pas été entendues. Ce sont les territoires les moins denses, en particulier ruraux, qui sont pénalisés. Les collectivités concernées auront une charge réelle par habitant au moins trois fois supérieure à celle qui sont plus denses. L'Avicca s'insurge car selon elle, les collectivités qui voudraient organiser une péréquation locale entre les zones rentables et celles qui ne le sont pas, seront pénalisées : l'Etat ne les aidera pas du tout.
L'association souligne, en outre, qu'il est demandé aux collectivités de s'engager sur l'ensemble du processus de transition vers le Très haut débit, via le vote de Schémas directeurs territoriaux d'aménagement numérique, à horizon de 15 à 20 ans. Or, dans le même temps, l'Etat ne définit son aide qu'avec un fonds non pérennisé, le Fonds national pour la société numérique.
La part du coût pour le secteur public est estimée entre 10 à 15 milliards d'euros, mais seulement 900 millions sont assurés par l'Etat. L'Avicca estime que seule la création, et l'alimentation pérenne du Fonds d'Aménagement Numérique du Territoire (FANT) donneront des gages aux collectivités que ce chantier sera mené jusqu'au bout, et avec une véritable solidarité nationale.
Illustration D.R.