Les réseaux au service de la santé à domicile
Les solutions réseaux et sans fil se développent dans le domaine de la santé. Le forum Ocova (Objets communicants en valorisation) qui s'est tenu à Gap du 8 au 10 septembre a été l'occasion de faire le point sur les nouveautés.
Le forum Ocova (Objets communicants en valorisation) qui s'est tenu à Gap en septembre dernier a permis de découvrir plusieurs produits s'appuyant sur les réseaux, et sur le sans fil en matière de systèmes de soins. Première présentation, E-lio est destiné à faciliter le maintien à domicile des personnes âgées. Il s'agit d'un moyen de communication intuitif, proposé par la société Technosens. E-lio est une station multimédia. Elle se compose d'un modem ADSL, d'un téléviseur standard, d'une caméra de visiocommunication à double optique et avec détection de mouvement et d'une télécommande téléphone. « Notre solution s'adapte de façon évolutive au degré d'autonomie ou de handicap de la personne, explique Thierry Chevallier, l'initiateur du produit. E-lio est pilotable à distance (selon six paramètres à quatre critères) par un parent ou un personnel médical, la station affiche une interface de commande très visuelle (photo, vidéo) sur laquelle l'utilisateur agit via des symboles basiques. « E-lio n'est pas un simple outil de visiocommunication et de divertissement passif. Son écran peut afficher l'album photo du patient, des jeux vidéo de stimulation, des leçons de gymnastique prodiguées par un animateur, indique Thierry Chevalier. E-lio sait aussi rappeler par le son et l'image les horaires de prises de médicaments et activer un distributeur de pilule. La station E-lio peut accueillir des périphériques (PC, téléphones secondaires Dect, objets Bluetooth). Elle sera commercialisée avec un abonnement ... Photo : la station multimédia E-lio destinée à faciliter le maintien à domicile des personnes âgées, présentée lors du forum Ocova. ... de base à 450 € + 10€/mois, avec des options de services. Dans le même souci de simplicité, Bazile Télécom propose un téléphone GSM à touche unique associé à un centre d'appels spécialisé. « Le standard gère la communication vers les membres de la famille, préalablement identifiés, ou les services d'urgence, explique un responsable de l'entreprise. Ce produit se distingue aussi par quelques fonctions spécialement conçues pour les personnes déficientes. Posé horizontalement, le téléphone se place en main libre automatiquement. Le volume d'écoute se règle selon le niveau sonore de la conversation, le mode vibreur s'active lorsque le terminal est posé sur sa face avant et le réglage des fonctions (saisie du répertoire, changement de sonnerie, décroché automatique, etc.) peut être effectué par l'opératrice qui peut aussi expliquer le fonctionnement de la reconnaissance vocale. Ces moyens technologiques et humains au service de nos aînés conviennent-ils à leurs attentes, eux qui ne sont pas nés avec le PC et le mobile ? C'est l'interrogation de l'équipe animée par Patrick Mallea, du CHU de Nice. « Nous voulons évaluer les technologies appliquées à notre domaine, comme pour les nouveaux médicaments. Pour cela, nous inaugurons en janvier 2009 un centre d'évaluation sur les « gérontechnologies » qui mesurera le service médical rendu, y compris dans son aspect coût » commente Patrick Mallea. Sans attendre, le CHU de Nice expérimente le suivi du parcours des patients dans l'hôpital grâce à des étiquettes radio (RFID), dans le cadre du programme PAC-ID où interviennent IBM et STMicroelectronics. Des évaluations sont également ... ... menées sur le suivi des malades d'Alzheimer par géo-localisation satellite, projet initié par Telespazio France (une filiale de Thales Alenia Space), ou encore le robot d'assistance RoboDomo de Robosoft, un « PC à roulettes » qui assiste le malade à domicile ou en maison de retraite. Par ailleurs, la société ApiLinks - fondée par un ancien cadre de Philips -, propose aux fournisseurs d'assistance médicale (hôpitaux, compagnies d'assurance, opérateurs de télécoms) une plate-forme sécurisée de télésurveillance pour les personnes atteintes de troubles chroniques, telles que les diabétiques ou les obèses. Le patient utilise un iPhone (ou l'équivalent) qui lui sert à la fois de monitoring portable et de moyen de communication vers la centrale de surveillance. «Ce téléphone dialogue avec des senseurs placés sur le corps du malade. Ce dernier peut ainsi surveiller ses paramètres comme le taux de sucre dans son sang. Son médecin traitant peut également le suivre à distance, l'alerter en cas d'oubli, collecter et archiver les données sur son dossier médical et communiquer directement avec lui » explique Laurent Chivallier, promoteur du projet. En attendant l'arrivée sur le marché de senseurs Bluetooth, invasifs ou non (il existe un prototype israélien de boucle d'oreille qui spectrographie le taux de sucre du sang au travers du lobe), ApiLinks va lancer son produit auprès des laboratoires pharmaceutiques, pour suivre les testeurs de nouveaux médicaments.