Les PC et tablettes double boot ne rencontrent que du scepticisme
PC et tablettes double boot devraient, en principe, offrir à l'utilisateur le meilleur des deux mondes Windows et Android. Microsoft et Google exercent des pressions pour stopper les tentatives en ce sens, les analystes restent dubitatifs.
Ils firent leur apparition en janvier dernier au CES. Asustek a présenté son Transformer Book Duet TD300, une tablette dual-boot qui passe d'un système d'exploitation à l'autre par simple pression sur un bouton. Mais le fabricant a reporté sa sortie, suite aux pressions exercées par Google et Microsoft, assure le Wall Street Journal. « Je ne pense pas que le marché soit immense et ce n'est donc pas une tragédie », estime Bob O'Donnell, analyste chez Technalysis Research. D'une manière générale, les analystes estiment que les PC et mobiles double boot sont encore expérimentaux et qu'il faut trouver à quoi ils peuvent bien servir. Les systèmes Windows et Linux existent déjà et Asus possède à son catalogue le Transformer AiO P1801, un portable 18,4 pouces capable de commuter entre Windows et Android.
Selon Bob O'Donnell, ces produits ne peuvent intéresser que les hackers et les développeurs de code qui ont besoin de deux systèmes d'exploitation sur une machine pour tester leurs programmes. Théoriquement, l'avantage de cette solution est d'éliminer le besoin pour un deuxième appareil. Autre atout : pouvoir utiliser à la fois les logiciels Windows et Android, explique Patrick Moorhead, président de Moor Insights and Strategy. Et d'ajouter que le manque d'application pour Windows 8 a freiné les achats et que les systèmes double boot lèvent cette limite.
Ce n'est pas la 1ère tentative
Mais les utilisateurs ont leur OS de prédilection et n'utiliseront guère l'autre. Plusieurs sociétés ont déjà essayé de vendre ce genre de terminal, sans succès. De plus, aucune ne s'est totalement investie dans le développement de tels systèmes ou expliqué en quoi ils étaient utiles. Si Google et Microsoft ne sont guère favorables aux systèmes double boot, c'est parce qu'ils brouillent leur image auprès des utilisateurs et grignotent leur marché. « Par exemple, l'un préférera Google Play Movies au lieu de Xbox Movies et inversement », pense Patrick Moorhead
Google s'est abstenu de tout commentaire, tandis que Microsoft n'a pas clairement défini sa position sur les systèmes double boot. Si Microsoft et Google sont contre ce genre de solution, un petit fabricant de terminaux mobiles, en Chine, pourrait en concevoir. D'ailleurs au CES, plusieurs industriels chinois en ont prévu pour le deuxième trimestre de cette année. Car si les deux géants peuvent contrôler les grands fabricants, ils ne peuvent rien contre les petits. Mais sur les marchés matures comme aux États-Unis, les poids lourds du secteur veulent la dernière version d'Android avec les services Google, notamment dans le Cloud. Certes, Google est une société open source, mais selon Bob O'Donnell, elle veut protéger l'écosystème Android et il se dit que les fabricants de PC sont fortement incités à ne pas proposer de systèmes double boot. Et de conclure : « Jadis, Microsoft aurait eu cette attitude et maintenant, c'est Google. »