Les opposants et les partisans du LTE-U n'arrivent pas à se départager
Le LTE-U va-t-il empiéter définitivement sur le Wi-FI, ou arriveront-ils à cohabiter ? Même les derniers tests n'arrivent pas à trancher, la FCC menace d'intervenir dans le débat.
Des tests récents ont permis de vérifier si la technologie LTE-U interfère avec les signaux Wi-Fi. La réponse est nette, les tests prouvent que le LTE-U ne pose aucun problème pour les réseaux Wi-Fi ,mais aussi que le LTE-U (Long-Term Evolution dans le spectre sans licence) va se superposer au Wi -fi. Tant du côté des partisans du LTE-U, largement soutenu par Qualcomm, que du côté des « anti », composé d'une multitude d'entreprises de haute technologie sous l'égide de l'Alliance Wi-Fi, le test a été perçu comme donnant raison à tout le monde.
Qualcomm affirme que son test a été effectué selon les directives fonctionnelles de CableLabs, un groupe de recherche de l'industrie qui a publié plusieurs études suggérant que le LTE-U menace des réseaux Wi-Fi existants. De façon générale, les conclusions étaient que le LTE-U travaille mieux avec le Wi-Fi que ce dernier ne le fait avec le LTE-U : le débit et la latence sur une connexion Wi-Fi étaient meilleures lorsqu'une station LTE-U était à proximité qu'avec un deuxième routeur Wi-Fi.
Les propres tests de CableLabs, cependant, ont prouvé le contraire ! Une station LTE-U, même lorsque la session était à 50% sur la transmission Wi-Fi, a diminué son débit de moitié, grâce à l'habitude prise par le LTE-U d'interrompre les transmissions Wi-Fi en cours.
Produire des tests favorables
La cause de cette différence est claire, les deux, Qualcomm et CableLabs, ont effectué leurs tests indépendamment, mais les entreprises de haute technologie qui structurent attentivement ces tests pour produire des résultats favorables n'ont pas exactement le même point de vue. Qualcomm dit qu'il adhère aux lignes directrices fournies par les tests CableLabs, tandis que la société insiste sur le fait que son test a été fait avec la dernière spécification du LTE-U Forum, disponible pour la coexistence entre les deux. Pourtant, les résultats sont en grande partie les mêmes que des études antérieures effectuées par les deux parties.
L'analyste Craig Mathias, spécialiste du sans fil et contributeur à Network World a estimé que, sans détails beaucoup plus complets sur le processus de tests, y compris les périphériques spécifiques, les marques et les modèles, la géométrie physique de la configuration de test, et ainsi de suite, il est impossible de se prononcer entre les deux technologies. Même si, a-t-il ajouté il y a un consensus pour dire que le LTE-U constitue une menace pour les réseaux Wi-Fi.
L'IEEE croit que le LTE-U va décimer le Wi-Fi
"L'IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers) est loin de jouer les arbitres, ils croient que le LTE-U va décimer le Wi-Fi," selon Craig Mathias. "Les normes de coexistence et les meilleures pratiques vont venir, peu importe comment elles sont élaborées ... mais sans l'essai soigneusement documenté de produits spécifiques (qui peut ou ne peut pas adhérer à une pratique recommandée), il est impossible de dire ce qui est réel et ce qui ne l'est pas."
En dépit d'une réunion au sommet tenue la semaine dernière pour préciser les critères de test, les deux parties ont réussi à venir avec les mêmes vieux résultats, ce qui pourrait signifier que la solution à la question de la coexistence est encore lointaine. Étant donné que certains opérateurs américains déploient le LTE-U en quelques mois, le problème pourrait bien se retrouver dans les mains des organismes gouvernementaux de réglementation si les entreprises de haute technologie ne peuvent pas résoudre eux-mêmes la question. Président de la FCC Tom Wheeler, lors d'une convention cet été, indiquait que son agence pourrait intervenir pour protéger les utilisateurs Wi-Fi si une solution ne se dégage pas.
En photo : ni les test, ni les organismes de normalisation n'arrivent à définir la coexistence entre LTE-U et Wi-FI