Les opérateurs intéressés par le NFV veulent accélérer sa standardisation
Paris accueillait le 18 mars le NFV & SDN Summit (en même temps que les sommets sur le MPLS et IPV6) avec des présentations très fournies. Nous avons extrait celle de Prodip Sen de Verizon et de l'ETSI sur la normalisation du NFV.
Petit rappel, le terme NFV date de juin 2012. Un Livre Blanc a suivi au mois d'octobre de la même année lors d'un sommet sur OpenFlow tenu à Darmstadt sous l'égide de l'ETSI. En janvier 2013, avait lieu le 1er sommet international sur le sujet à Sophia Antipolis. Au mois de février dernier, le groupe ad hoc de l'Etsi comptait 184 membres contre 18 dix-huit mois auparavant au début de l'histoire, essentiellement des opérateurs de réseaux qui veulent définir une position commune. Visiblement, ils souhaitent que la standardisation aboutisse rapidement pour passer à la phase commerciale du NFV, indispensable pour eux.
La normalisation est devenue un sujet essentiel souligne Prodip Sen (en photo). Les opérateurs malgré leurs tensions budgétaires internes semblent pressés de changer de réseau, de devenir plus flexibles comme le NFV et sa virtualisation le leur promettent. La normalisation s'accélère pour entrer plus vite dans l'adoption du NFV. « Le trafic évolue très vite, nous précise Prodip Sen, avec l'augmentation du trafic voix, de l'accès internet et de la vidéo. Les opérateurs sentent aussi la pression des OTT. Les utilisateurs veulent accéder à des contenus où qu'ils soient et quelque soient ces contenus et avec tout terminal. La diversité des terminaux et de leurs usages est d'ailleurs incroyable. Tout cela implique de nouvelles demandes en matière de stockage et de process technologiques afin de délivrer des contenus ».
Sur le même sujetDans les réseaux, le monde open source serre les rangsDes ressources là et quand ils en ont besoin
Les opérateurs sont donc confrontés à de nouveaux challenges. Ils regardent la flexibilité et l'agilité des nouveaux réseaux qui vont permettre de déplacer les ressources là et quand ils en ont besoin. L'arrivée de nouveaux services est difficile et prend trop de temps en raison des cycles actuels orientés vers le matériel et des phases longues de developpement pour les équipements de réseau. La complexité s'avère également plus grande avec une plus grande variété de réseaux, de priorités et d'appliances. L'inefficacité des ressources gaspillées est visible du fait de la construction pour chaque demande nouvelle d'une nouvelle phase du réseau. Les investissements s'avèrent énormes pour faire face aux tendances actuelles. C'est là qu'intervient le SDN.
Sa normalisation intervient sur plusieurs phases du mécanisme NFV afin d'accélérer sa commercialisation. Les applications devront être traitées par n'importe quel plan de données que ce soit pour les réseaux fixes ou mobiles. Des supports multi versions et multi-tenants sur les fonctions devraient assurer la réutilisation et le partage des ressources physiques. Le NFV doit être à même de mettre en oeuvre de nouveaux chemins pour assurer la résilience des réseaux, des tests de service et de nouvelles capacités de diagnostic et de surveillance de la sécurité. L'automatisation de la gestion et de la configuration des fonctions importantes pour NFV apportera des avantages certains (en réduisant les opex). NFV concernera l'implémentation des fonctions de réseau sous l'effet de levier du logiciel de serveurs à volume élevé et de la virtualisation de l'IT au meilleur coût. Autant de sujets qui concernent la normalisation mais doivent être traités rapidement, les opérateurs sont pressés et ne veulent pas cantonner cette normalisation à une phase théorique longue et non maîtrisable.