Les opérateurs historiques de la vieille Europe envisagent de faire réseau commun
Les patrons de France Télécom, Deutsche Telekom, Telecom Italia et Telefonica ont entamé des discussions pour créer un réseau d'infrastructure pan-européen. Les négociations ont lieu sous l'égide du commissaire européen à la concurrence, Joaquin Almunia.
Les quatre opérateurs historiques les plus importants du vieux continent, France Télécom, Deutsche Telekom, Telecom Italia et Telefonica désirent mieux inter-opérer leurs réseaux fixes afin de combattre les nouveaux concurrents, issus des télécoms ou venus d'autres secteurs. L'information a été révélée par le Financial Times du 9 Janvier.
Ces négociations se déroulent de manière légèrement paradoxale avec la Commission de Bruxelles, qui a été soucieuse jusqu'alors d'ouvrir les marchés télécoms à la concurrence et maintenant semble-t-il attentive à protéger les opérateurs européens.
L'urgence guide peut être le régulateur vu la situation financière annoncée par ces opérateurs comme se dégradant à la veille de nouveaux investissements obligatoires dans la prochaine génération mobile ou la fibre optique.
Une myriade de différences nationales ...
Une myriade de différences nationales
Le Financial Times note que le commissaire européen Joaquin Almunia (Photo) a toujours combattu les fusions à l'échelle nationale, qui restreignent la concurrence. Il n'est toutefois pas opposé à la mise en place d'accords transfrontaliers permettant de stimuler l'investissement numérique.
La création d'un réseau pan-européen et d'un marché continental a toujours buté sur la myriade de différences qui co-existent sur le vieux continent que ce soit en termes d'infrastructures ou en termes de règles juridiques nationales. Il n'existe pas moins de 27 régulateurs locaux qui seront difficiles à accorder.
Si une telle initiative voyait le jour, elle créerait un marché continental de la taille de celui des Etats-Unis ou du marché chinois. Chacun d'eux n'ayant que trois ou quatre opérateurs de taille nationale.
Une idée issue de la réunion entre les opérateurs est la création d'une infrastructure mutualisant les infrastructures de réseau des différents opérateurs télécoms, ainsi que la dette associée à cette infrastructure.
Cette nouvelle infrastructure pourrait servir sur un mode de revente au détail par les différents groupes télécoms. Elle serait accompagnée d'incitations financières à la hauteur des contributions apportées au réseau global. Cette structure globale disposerait d'un accès facilité à des investissements, publics ou privés, afin de bâtir les prochaines générations de réseau de fibre optique.
Aucun des intéressés n'a commenté cette initiative, la réaction des régulateurs est également très attendue.