Les mises en examen suite aux suicides ébranlent France Télécom

le 06/07/2012, par Jean Pierre Blettner, Opérateurs/FAI, 622 mots

Les mises en examen suite aux suicides ébranlent France Télécom

Deux anciens cadres supérieurs de France Télécoms ont été mis en examen jeudi 5 Juillet dans le cadre de la procédure lancée suite aux suicides au sein du Groupe France Télécom ainsi que l'opérateur lui-même en tant que personne morale, ce vendredi. Louis Pierre Wenes, ancien numéro 2 du groupe et Olivier Barberot, ancien DRH, ont été mis en examen.

France Télécom a réagi en admettant d'une certaine façon quelques torts - ce dont on lui portera crédit - et  une action qui a pu être mal perçue par des salariés parce qu'il les pointe comme étant fragilisés par ailleurs - ce qui reste plus discutable-. Dans un communiqué l'opérateur indique « prendre acte de sa mise en examen pour harcèlement moral » décidé par le juge d'Instruction en charge, depuis plus de deux ans, de l'enquête visant le Groupe.

L'opérateur annonce que cette mise en examen permet au Groupe d'avoir accès au dossier d'instruction et de pouvoir apporter tous les éléments utiles à sa défense.  

Point clé, l'opérateur conteste avoir mis en place une politique délibérée visant à provoquer de la souffrance au travail pour créer des conditions de départ, ce qui est une des accusations centrales contre le management précédent de France Télécom. 

Pour autant France Télécom reconnaît que l'action de l'entreprise ait pu être mal perçue, ce qui a induit un "trouble collectif". « Il est tout à fait possible que ce trouble ait pu, sur des collaborateurs, qui pouvaient avoir par ailleurs des fragilités ou des difficultés, contribuer à une souffrance au travail. Dans certaines situations l'entreprise a d'ailleurs reconnu spontanément un lien entre le passage à l'acte suicidaire et le contexte de travail" déclare France Télécom dans un communiqué. 

Photo : Louis-Pierre Wenes et Didier Lombard, lors du lancement de l'iPhone (D.R.)



Face à la pression et dans la tourmente, l'opérateur veut étendre le débat à la société toute entière et botter ainsi en touche : « Dans un premier temps, il a pu être affirmé que cette situation était spécifique à France Télécom. Il est clairement apparu depuis qu'il s'agit d'un phénomène de société et que de nombreuses organisations de travail y compris la Fonction Publique, confrontées à des problématiques d'évolution de leur contexte ont pu avoir des difficultés comparables, y compris dans leurs manifestations les plus dramatiques ».

Selon l'opérateur, tous les observateurs de la vie au travail constatent un mal être au travail en France, lié notamment à une sur-implication de la relation au travail. L'argument est étrange mais justifié. Des études montrent en effet que le travail est central pour les Français, mais dès lors, une plus grande prudence ne s'imposait-elle pas ? ou si cette situation n'a été découverte qu'après coup, cela ne signifie-t-il pas implicitement que l'opérateur reconnaît y avoir été un peu fort dans ses méthodes ?

Par ailleurs, le Groupe rappelle qu'il a reconnu la nécessité de s'impliquer dans la réparation de situations individuelles, tout en contestant formellement être à l'origine d'une stratégie délibérée de déstabilisation de ses collaborateurs.

Pour le syndicat CFE-CGC/UNSA présent chez l'opérateur, « c'est un jour triste pour l'ensemble des personnels de France Télécom qui voit l'image de leur entreprise auxquels ils sont fortement attachée, une nouvelle fois mis à mal par les agissements de Didier Lombard et de ses sbires ».

Le syndicat entend séparer l'ancienne direction de la nouvelle. « Au delà de sa Direction - qui heureusement a changé depuis - France Télécom, c'est d'abord 106 540 fonctionnaires et salariés en France et plus 60 000 hors de nos frontières !". Didier Lombard s'enferre dans un déni qui ne fait que confirmer que son expression "la mode des suicides" refléte toujours son état d'esprit.  »

Le syndicat veut rappeler que Didier Lombard a perçu 10 millions d'euros de rétribution de 2003 à 2011 et perçoit encore 300 000 euros de retraite chapeau par an. 

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