Les Hauts de Seine veulent créer une dépendance au THD pour les entreprises
Le très haut débit va devenir une drogue pour les entreprises. C'est le pari des Hauts de Seine qui mise sur le réseau THD pour les retenir. Le département s'en est expliqué lors du forum de la croissance organisé le 6 juillet.
Le forum de la croissance organisé le 6 juillet à Paris, a donné l'occasion au Conseil Général des Haut-de-Seine (92) de souligner les axes forts de son projet numérique qui fait couler beaucoup d'encre. Le département veut créer une dépendance au Très Haut Débit tant pour les grands comptes que pour les PME. Objectif: conserver sa place clé dans l'économie hexagonale et européenne.
Le département regroupe 1,6 millions d'habitants et 100 000 établissements dont les grands noms du CAC 40. Afin de garder les entreprises sur son sol, le Conseil Général du 92 a annoncé qu'il déploierait un réseau à Très Haut Débit à l'échelle du département, qui devrait desservir autant le grand public que les entreprises privées et le secteur public.
Dominique Leroy, directeur du projet THD à la Délégation aux politiques numériques au Conseil Général des Haut-de-Seine, précise que « le Conseil Général s'est donné pour objectif de rendre accessible la fibre optique à tous les acteurs d'ici les six prochaines années ». Il insiste sur la nécessité d'être pro-actif et de déployer des infrastructures homogènes et à forte valeur ajoutée. Rendre raccordable 100 % du "92" en fibre optique, correspond à 800 000 prises optiques.
Le numérique se développe et même si les entreprises ne s'en rendent pas compte actuellement, le niveau des données ...
Photo : la table ronde lors du forum de la croissance du 6 juillet, de gauche à droite, Jean-Claude Sirieys, DG d'Opticsvalley, Dominique Leroy, Directeur projet THD à la délégation aux politiques numériques au CG des Haut-de-Seine, Patrick Cocquet, Délégué Général de Cap Digital Paris Région et Karen Le Chendec, Directrice du département développement numérique du territoire, Caisse des Dépôts. (Photo JG)
... échangées s'accroît et une dépendance s'instaure de plus en plus entre ces acteurs et les nouvelles technologies de l'information et de la communication.
Pour les aider à se développer et à échanger avec leurs homologues, leurs clients ou encore leurs fournisseurs, le Conseil Général mise sur le Très Haut Débit. Car même si le besoin n'est pas immédiat, dans quelques années, lorsque les entreprises seront bloquées par les infrastructures actuelles, elles se déplaceront là où le service est présent.
Or, déployer un tel réseau prend du temps en anticipation et en préparation tandis que le temps presse. « Il faut faire vite » insiste Dominique Leroy. Il ajoute que les PME présentes sur le territoire ne peuvent pas se permettre financièrement de payer les sommes demandées aujourd'hui par les grands opérateurs télécoms.
Avec le Très Haut Débit, le département s'en remettra à des opérateurs de niche, locaux, qui appliqueront des tarifs nettement moins élevés que les offres présentes à ce jour sur le marché. Dominique Leroy conclut : "le département n'investit en propre que 59 millions d'euros, le groupement privé [NDLR : Numéricâble-LD Collectivités-Eiffage] investissant pour sa part environ 350 millions sur 25 ans, dont environ 200 millions sur les six premières années."