Les entreprises investissent de nouveau dans leurs serveurs
Les affaires reprennent en informatique. Les fabricants de serveurs ont vu leur chiffre d'affaires progresser de 12% dans le monde, pour un total de 12 milliards de dollars, au premier trimestre de 2011, selon IDC. Leur chiffre d'affaires total n'était que de 10,6 milliards pour la même période de 2010.
C'est le cinquième trimestre de croissance consécutif. La demande pour les serveurs continue à augmenter au niveau mondial. En volume, les livraisons ont atteint 1,9 million de serveurs (+2,5% ). Le cabinet d'études IDC fait remarquer que, jusqu'à présent, il n'était arrivé qu'une seule fois qu'il ait été vendu autant de serveurs en cette période de l'année.
Hébergeurs et entreprises recherchent la puissance
La progression a profité aux trois catégories de machines existantes : les systèmes x86 (+8,7% en valeur sur la période), les machines Unix (+28,3%) et les mainframes (+14,2%). IDC souligne que c'est la première fois en huit trimestres que les trois catégories enregistrent toutes une progression par rapport à l'année précédente. Ces achats de serveurs ont été réalisés par des hébergeurs et des entreprises, dont des PME. En revanche, la demande venant du secteur public a baissé.
Au vu de la diversité des machines acquises, il apparaît évident pour Matt Eastwood, vice-président, responsable des études pour les plateformes d'entreprise chez IDC, que les systèmes hétérogènes conservent une place importante chez les clients qui doivent prendre en charge un large éventail de traitements dans leurs datacenters. Il rappelle qu'IDC avait prévu que le renouvellement technologique passerait des serveurs x86 vers des systèmes apportant davantage de puissance.
Oracle repart à la hausse avec les serveurs Sun
Pour la première fois en trois ans et demi, les ventes de serveurs Sun ont augmenté. Les revenus de cette activité étaient déjà en baisse avant qu'Oracle ne décide de racheter le constructeur, il y a un peu plus de deux ans. Et ils ont continué à dégringoler tant que fut incertain le sort qu'allait réserver à ces gammes Larry Ellison, le PDG d'Oracle. Mais l'acquéreur de Sun a mis les bouchées doubles l'an dernier pour convaincre les clients qu'il allait continuer à investir dans le matériel Sun.
Il semble que ces efforts se soient finalement révélés payants. Oracle aura réalisé 773 millions de dollars avec ses ventes de serveurs sur le trimestre écoulé, contre 681 M$ l'an dernier à même époque, selon les estimations d'IDC. C'est la première fois que le cabinet d'études signale une hausse dans les ventes de serveurs Sun depuis le troisième trimestre de l'année 2007, note l'analyste Matt Eastwood.
Bien sûr, Oracle ne peut pas ... ... s'attribuer tous les lauriers de cette embellie puisque le marché des serveurs a bien progressé dans son ensemble. La croissance du marché en valeur a également profité à HP et IBM, autres fournisseurs de serveurs de haut de gamme.
HP reste le numéro un du secteur en valeur avec une part de marché qui se maintient autour de 31,5% (31,8% au premier trimestre 2010). IBM le talonne désormais de plus près avec une meilleure progression. IBM a réalisé 29,2% des ventes contre 26,9% l'an dernier.
Fujitsu subit un contrecoup, Cisco est enfin perceptible
Dell a également vu ses ventes progresser. Il conserve sa troisième place avec 15,6% de part de marché (contre 16% l'an dernier). En fait, seul Fujitsu s'en tire moins bien. Les ventes de serveurs du constructeur ont baissé de presque 16% en un an, ce qui le fait passer de la quatrième à la cinquième position, derrière Oracle.
Le groupe japonais n'a pas souhaité dire si cela pouvait être lié à l'important séisme subi par le pays le 11 mars dernier, indique Matt Eastwood. La catastrophe est intervenue à la fin du trimestre et de nombreuses ventes s'effectuent souvent dans les deux dernières semaines de ce mois, note l'analyste d'IDC.
Au classement du cabinet d'études figure également Cisco Systems, entré sur ce marché en 2009 avec sa gamme Unified Computing System qui combine serveurs et équipements réseaux. Le constructeur américain détient 1,6% du marché sur ce premier trimestre. Il a fait sont entrée sur les serveurs x86, remarque Matt Eastwood, en vendant des configurations plus chères conçues pour les projets de virtualisation.
Photo : systèmes IBM 360 - 1964 (D.R.)