Les DSI vont davantage favoriser l'adoption d'Android en entreprise
Android a toujours été marginalisé par les DSI, avant tout pour des raisons de sécurité. L'essor du ByOD et la pression des utilisateurs les obligent à reconsidérer leurs positions.
C'est un paradoxe. Au total, tous marchés confondus, Android dépasse de loin iOS avec 79% du marché des smartphones au T2 2013 contre 13% à l'OS d'Apple selon IDC. Mais dans l'entreprise il en va tout autrement. Selon l'éditeur Good Technologies, 75% des entreprises du classement Fortune 500 utilisent iOS. Les DSI considèrent iOS comme étant un système fermé, un standard sur lequel ils peuvent compter. En revanche, Android est vu comme étant dangereux, difficile à implémenter et couteux.
Android est une cible privilégiée pour les pirates, c'est une architecture vulnérable d'autant plus qu'elle est en open source. Un rapport émis au mois de juillet dernier, par le Departement américain de la sécurité intérieure et le FBI a révélé que 79% de tous les logiciels malveillants en téléphonie mobile visaient Android. Avec des statistiques pareilles, il n'est pas étonnant que les entreprises deviennent nerveuses sur Android. Néanmoins, avec l'essor du ByOD les services informatiques vont reconsidérer leurs positions sur cet OS, ce n'est qu'une question de temps.
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Certains signes montrent que les choses changent. Les activations d'iOS en entreprise ont tendance à diminuer. Selon Good Technology, ces activations ont diminué de 5% depuis début 2012, celles avec Android augmentant dans le même temps de 5%. Les activations de tablettes Android ont presque doublé au cours du premier trimestre 2013. Aujourd'hui, les départements informatiques se demandent tous quand et comment ils vont accueillir Andoid dans l'entreprise.
La plupart des entreprises traitent Android en se limitant au début à quelques appareils, à certaines versions de l'OS et en ne permettant pas l'accès aux e-mails. Mais il faut réfléchir aux processus permettant de gérer à la fois les e-mails personnels et professionnels, d'éduquer les utilisateurs, et de changer les processus de support informatique. « Les DSI finiront par comprendre comment protéger les applications et les données de l'entreprise, souligne Bob Egan, Pdg du cabinet Sepharim Group, quelle que soit la plate-forme mobile utilisée. La plupart des entreprises n'ont pas encore permis l'accès en ByOD aux applications de l'entreprise, elles devront pour cela trouver une façon de gérer la sécurité des applications, c'est quelque chose qu'elles n'ont pas encore abordé ».
Android conduit à des rejets ou des bizzareries
Nos confrères de ComputerWorld ont interrogé plusieurs DSI aux Etats-Unis. Celui de la société audiovisuelle Starz Entertainment, Judy Batenburg, explique qu'elle avait d'abord fourni ses salariés en BlackBerry. Mais ensuite, ceux-ci ont apporté leurs propres téléphones mobiles, leurs iPhones ou divers appareils sous Android. Ces derniers ont conduit à des rejets et à plusieurs bizarreries. « Nous avions à faire à 20 ou 30 téléphones sous Android, c'était devenu ingérable. » La société a adopté une nouvelle politique où les employés apportent leurs propres mobiles. Ils sont répartis en trois catégories : responsable, responsabilité partagée, ByOD total. Les cadres et les salariés nomades sont dans la première (avec le choix entre l'iPhone et deux Android, les S3 ou S4 de Samsung), les équipes techniques dans la deuxième (en pouvant utiliser n'importe quel Android), les autres ont accès au réseau de temps à autre avec leur propre appareil. Straz utilise un MDM, celui de Mobilelron pour gérer ces trois dispositifs avec des sécurités différentes. BlackBerry est progressivement abandonné chez Starz au profit des iPhones.
Témoignage inverse, celui de Tracey Rothenberger, CIO de Ricoh America, dont les 9 000 salariés sont tous autorisés depuis trois ans à apporter leur propre appareil mobile. Dans un premier temps, la société n'a autorisé qu'iOS et une version particulière d'Android. Neuf mois plus tard, « c'était beaucoup plus facile que nous ne le pensions » remarque Tracey Rothenberger qui n'a pas connu beaucoup de problèmes avec la diversité des versions d'Android. La société n'impose pas d'OS mobile, ses salariés utilisent à 60% Andoïd, 30% iOS, 10% BlackBerry. Mais pour accéder à la messagerie d'entreprise, ils doivent accepter un code de conduite et télécharger une application issue de Lotus Notes. Ricoh America recherche un nouveau MDM pour gérer les développements réalisés par les employés eux-mêmes.