Les DSI gèrent mal leurs achats de licences mais ils ont des excuses, selon Sia Conseil

le 17/12/2008, par Bertrand LEMAIRE, Infrastructure, 520 mots

Dans une étude récente, le cabinet d'études Sia Conseil pointe les mauvaises pratiques des éditeurs de logiciels et les faiblesses des DSI. Ces derniers pourraient économiser de 10 à 20% sur leurs achats de licences.

En période de crise, il n'y a pas de petite économie. La société Sia Conseil a réalisé une étude montrant le potentiel de réduction des coûts informatiques par une meilleure gestion des licences de logiciels. L'économie possible atteindrait 10 à 20% du montant des achats de licences. « Le budget de licences informatiques est un poste difficile à maîtriser ; les facteurs de dérive tiennent tant à l'accroissement rampant de la part des logiciels achetés, au détriment des logiciels produits en interne, qu'aux évolutions continues du nombre de fournisseurs et de leurs stratégies d'offre, de marketing et de facturation » expliquent les auteurs de l'étude. Cette dérive repose sur le caractère de plus en plus indispensable des logiciels achetés, répartis en trois groupes par les auteurs de l'étude : - ceux intimement liés aux matériels (gestion du stockage...) et à l'infrastructure de base (bases de données...) ; - la bureautique au sens large (messagerie notamment) ; - et enfin les applicatifs métier (PGI, CAO...). Or, selon Sia Conseil, les DSI gèrent très mal leur parc de licences de logiciels. Trois raisons sont invoquées : - l'inventaire physique du matériel est peu fiable ; - les directions métiers continuent d'avoir une certaine autonomie dans leurs achats de logiciels, ce qui empêche la DSI de piloter l'ensemble de façon cohérente ; - et enfin, le périmètre de l'entreprise varie régulièrement (cession d'activités, croissance externe...). L'attitude très agressive de certains éditeurs de logiciels aboutit à faire peser une épée de Damoclès sur les entreprises : la moindre erreur de comptage des licences nécessaires peut se traduire par des pénalités importantes voire des actions en justice très préjudiciables à l'image de l'entreprise. De plus, les éditeurs adoptent des politiques très variables en particulier sur la manière de comptabiliser le nombre de licences nécessaires. Cela complique à loisir le travail des DSI. Les licences d'entreprises permettant ... ... un nombre illimité d'installations, lorsqu'elles existent, peuvent certes séduire par leur apparente simplicité mais Sia Conseil dénonce leur coût exorbitant direct ou indirect notamment via la maintenance. Les DSI acceptent donc aisément de céder aux injonctions amicales des éditeurs et d'acheter des licences inutiles. En effectuant des estimations sur les comptes du CAC 40, Sia Conseil considère qu'il peut être gagné de 10 à 20% sur les frais d'achats de licences. Quatre piliers ont été identifiés pour réaliser ces économies : - des tableaux de bord doivent être créés par logiciel afin de suivre au plus près les licences effectivement consommées selon la métrique de l'éditeur mais tenus par les clients et non par les vendeurs ; - la gestion des licences « en retour » (inutilisées et pouvant être réaffectées au lieu d'en acheter de nouvelles) ; - l'optimisation des contrats ; - et enfin un meilleur pilotage de la maintenance. Lors d'une estimation réalisée pour un grand compte du domaine de l'énergie, les économies possibles étaient de l'ordre de 14% du budget logiciel (soit 13 millions d'euros). La répartition des économies sur chacun des 4 piliers ci-dessus était, dans l'ordre, de 5,6 millions d'euros (43%), 4,6 millions (35,4%), 1,9 million (14,6%) et 0,9 million (7%).

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