Les DRM sont indispensables à la Société (de consommation)
L'épicerie est en crise et les marchands de soupe au bord du nervousse brèkedonne. Tout çà parce qu'un dangereux nihiliste Etasunien diffusait sur Internet une méthode permettant d'utiliser plusieurs fois des coupons de réduction. Heinz pouvait perdre jusqu'à 55 cents sur chaque bouteille de ketchup, Kellogs en sucrait les fraises de trouille, et Unilever était sur une pente savonneuse. Car l'infâme John Stottlemire -c'est son nom- s'était permis de « tromper » les programmes résidents -ces addiciels que l'on ne peut nommer spyware-, programmes dispensateurs des coupons salvateurs d'économies. Cette duperie logicielle n'avait d'autre but que de modifier l'identifiant unique attribué à chaque consommateur couponophile. Un « hack » fort subtil, car il consiste à effacer un fichier situé sur le poste de travail du consommaticien*. En outre, ce sinistre consommophile bénéfiçophobe enseignait, par le biais de « howto » toujours diffusés sur Internet, comment imprimer plusieurs fois de suite une même série de bons de réduction (ce qui, au prix de la page « jet d'encre », constitue déjà un motif suffisant pour rechercher un rabais au rayon « fournitures informatiques »).
Les avocats de la partie civile y voient une violation du « Digital Millenium Copyright Act » (DMCA). Ce à quoi l'inconscient pirate rétorque qu'il n'a ni cassé de code de chiffrement, ni piraté quoi que ce soit, et qu'il est inquiétant de se voir accusé d'effacer des fichiers sur son propre ordinateur. Paradoxalement, le DMCA constitue le fondement « légal » qui a permis le développement de ces subtils programmes dits « anti-copie » que l'on désigne par le doux vocable de DRM. Des DRM qui sont le seul rempart contre le pillage que peuvent opposer les marchands de soupe, en boite ou lyophilisée, ou leurs confrères spécialisés dans la vente de brosses, savonnettes, et autres denrées de la catégorie beurre-oeufs-fromages, littérature de quai de gare et musiquettes de variétés présentées en tête de gondole. Des DRM qui sont étonnamment absent de toute cette production de « couponning ». L'on est donc surpris qu'entre épiciers, le message n'ait pas pu passer librement, et que le savoir d'un Universal ou d'un Sony Music n'ait pu profiter à un L'Oréal ou à un Disney.
*NdlC Note de la correctrice : L'Auteur, dont l'inculture est sans limite, ignore que le terme consommaticien désigne une « personne qui étudie les faits relatifs à la consommation et à la défense des intérêts des consommateurs », et non le produit hybride d'un consommateur et d'un informaticien.