Les DRH proposent de partager trois jours fériés chrétiens entre les religions
L'Association Nationale des Directeurs de ressources humaines (ANDRH) jette un pavé dans la mare en proposant de répartir trois jours fériés d'origine chrétienne selon les préférences des salariés. Il s'agit de neutraliser trois des six jours fériés d'origine chrétienne - en l'occurrence Pentecôte, Ascension, 15 août - afin que les salariés puissent les prendre comme ils le souhaitent. La proposition a été faite en présence du nouveau ministre du Travail, Michel Sapin.
Trois autres jours fériés chrétiens seraient conservés tels quels, Noël, le lundi de Pâques et le jour de la Toussaint, car ce sont des fêtes qui ont une forte dimension sociétale. L'objectif est de permettre aux salariés de confessions différentes de pouvoir poser leurs jours de congés lors des fêtes liées à leur religion, qu'ils soient musulmans ou juifs, etc ...
L'ANDRH estime qu'il existe une indéniable montée du fait religieux, et que le monde du travail doit rester neutre et fasse respecter la compétitivité sans porter atteinte à la liberté de conscience, ce qui provoquerait la montée des intégrismes, quels qu'ils soient. En conséquence, l'ANDRH propose des aménagements des pauses dans un cadre commun pour tous, ...
Photo : Jean-Christophe Sciberras, Président de l'ANDRH
L'ANDRH déclare qu'il y a un sentiment croissant de discrimination lorsque l'entreprise refuse aux salariés de pratiquer leur religion, ainsi que le sentiment d'inégalité de traitement par les personnels non pratiquants si des autorisations d'absence sont accordées. Au final, le fait de prendre ou pas des jours de congés pour pratiquer sa religion serait un des principaux points de cristallisation des frustrations dans les entreprises, selon l'ANDRH.
L'ANDRH propose également de mettre en place des indicateurs mesurant les minorités visibles (origine, genre apparent, handicap visible) et non visibles (conviction religieuse, handicap non visible, orientation sexuelle, engagement syndical, âge), afin de mesurer les progrès réalisés face aux sentiments de discrimination.